A deux semaines de l’élection américaine, Mitt Romney et Barack Obama sont au coude à coude dans les sondages. Les politologues Roger Cohen et Nicole Bacharan débriefent, sur Europe 1, ce dernier débat présidentiel avant le scrutin du 6 novembre prochain. S’ils ne sont pas toujours du même avis, les deux spécialistes s’accordent sur un point : le match sera très serré.
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Obama aux commandes, Romney tient le choc
Romney, fidèle. Pour Nicolas Bacharan, politologue, spécialiste des Etats-Unis, pas ou peu de surprise du côté de Mitt Romney, qui "est resté fidèle à sa stratégie en essayant de dépeindre Barack Obama comme un président faible, hésitant". Mais le candidat républicain "a peiné à montrer une vraie différence [avec Barack Obama] sur des sujets précis", a estimé la spécialiste, mardi matin sur Europe 1.
Obama, taquin. Face à lui, Mitt Romney a trouvé "un Barack Obama offensif qui a essayé de brosser le portrait d’un candidat du passé", a analysé Nicole Bacharan, mais pour la spécialiste, il est clair que ce dernier débat "ne fera pas l’élection" du 6 novembre prochain.
Et pour le 6 novembre ? "Les premiers sondages montrent que 48% des gens qui ont regardé le débat estiment qu’Obama l’a gagné, 40% pensent que c’est Mitt Romney qui sort vainqueur", a souligné la spécialiste. "Cela veut bien dire qu’Obama était aux commandes, que Romney a bien tenu le choc et que le suspens se maintient", a conclu la politologue.
Romney, plus présidentiel que le président
Romney, adouci. Pour Roger Cohen, journaliste au New York Times, ce dernier débat a plutôt été un match nul. "Romney continue son effort de réinvention. Il a parlé au moins six fois de la paix". Ce qui est nouveau.
Obama, agressif. "Barack Obama, au contraire, est apparu assez agressif, peut-être un peu trop", a estimé le spécialiste. "Il a beaucoup attaqué Romney. Je pense que Romney a gagné des points en apparaissant plus présidentiel que le président", a-t-il ajouté.
Et pour le 6 novembre ? Les arguments avancés sur la politique étrangère ne feront pas la différence parmi l’électorat indécis, a-t-il estimé. "Ce sont les impressions données par les candidats" qui influenceront ceux qui n’ont pas encore fait leur choix. "Je pense donc que ça va être très très serré" le 6 novembre prochain, a conclu le journaliste.