L’INFO. Cette découverte relance l’espoir d’une prévention plus efficace. L’obésité serait liée au nombre de bactéries présentes dans la flore intestinale, selon une étude conduite par l’Institut national de recherche agronomique (Inra), basée sur des études réalisées en France et au Danemark. Les personnes obèses ayant un déficit de certaines bactéries dans leur intestin ont en effet plus de risque de développer des maladies liées à leur état.
Ce que les chercheurs ont découvert. L’obésité ne serait donc pas seulement liée à l’alimentation ou à l’absence d’activité physique. Les chercheurs ont découvert que les personnes ayant un déficit en bonnes bactéries dans l’intestin, celles qui aident à digérer la nourriture ou à protéger des bactéries dangereuses, ont plus de chances d’être obèses. "Si vous être pauvre en bactéries, le risque que vous avez de développer ces maladies très graves, comme le diabète ou les problèmes cardiovasculaires, est beaucoup plus élevé", explique à Europe 1 le professeur Dusko Erlich, qui a coordonnée les recherches à l'Inra.
Comment ils l’ont découvert. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Nature. Pour mener à bien leurs tests, les chercheurs ont comparé deux groupes constitués en fonction de la richesse de leur flore intestinale. Chez des sujets observés depuis 1999 au Danemark, ils ont constaté que ceux faisant partie du groupe le plus "pauvre" en bactéries avait tendance à prendre plus de poids dans le temps. Chez ceux ayant pris le plus de poids, pas moins de huit espèces de bactéries étaient manquantes ou peu présentes.
Pourquoi c’est important. "On pense que si on arrivait à restaurer ces bactéries, on lutterait contre ces prises de poids excessives", soutient Dusko Erlich, précisant tout de même qu’il faut "apprendre comment les cultiver, ce qu’on ne sait pas aujourd’hui". Une autre piste existe cependant : les chercheurs ont constaté, dans une seconde étude, que la mise en place d’un régime riche en fibres et en fruits et légumes, poursuivi pendant douze semaines, pouvait améliorer la diversité de la flore intestinale. Et donc réduire certaines complications liées à l’obésité, qui ne cesse de se développer et pourrait concerner plus de 700 millions de personnes en 2015.