Sauvé par une bronchite. L'alpiniste français Arnauld de Fouchier est l'un des rescapés de l'avalanche meurtrière qui a frappé les pentes du Manaslu, dans l'Himalaya, dimanche matin. De retour mardi matin à Roissy, avec six autres Français, il a confié son émotion à Europe 1.
"Je pense à ceux qu'on ne retrouvera jamais"
"Je me sens triste. On est parti à treize, nous sommes revenus à huit. Il en manque cinq", a déclaré Arnauld de Fouchier. "Je ne sais plus très bien où je suis. Je pense à ceux qui ont disparu dans des crevasses et qu'on ne retrouvera probablement jamais", a ajouté l'alpiniste chevronné.
"Je me sens immensément chanceux d'avoir été malade" :
Alors que le reste du groupe avait entamé son ascension vers les camps en altitude, Arnauld de Fouchier avait dû renoncer en chemin à cause d'une bronchite. Samedi, la veille du drame, il était redescendu au camp de base, où il se trouvait au moment de l'avalanche. "J'étais tout seul au camp de base quand on a entendu un vacarme assourdissant d'une avalanche. Quand le jour s'est levé, on a compris que des sherpas étaient partis parce que eux aussi avaient compris que quelque chose s'était passé", raconte-t-il.
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"Ce n'est pas la même chose que dans les Alpes"
"Ils sont allés voir et ils ont donné l'alerte. Mais une alerte dans l'Himalaya à 6 ou 7.000 mètres d'altitude, ça n'est pas la même chose que dans les Alpes, il faut trouver des hélicoptères", poursuit encore Arnauld de Fouchier. "L'équipe française était la première installée au camp 3 [à 6.800 mètres d'altitude, ndlr] et ce sont ces tentes qui ont été frappées par la chute du serac. Dans la même tente, certains ne sont plus et d'autres sont... C'est absolument incompréhensible mais c'est comme ça", regrette-t-il.
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"Je me sens immensément chanceux d'avoir été malade et de ne pas avoir été au camp 3, où mes chances de vie auraient été très fortement compromises", confie encore l'alpiniste. Et s'il reconnaît être "consentant" et avoir "signé pour des aventures très belles, magnifiques mais risquées", Arnauld de Fouchier a assuré qu'il "renon[çait] définitivement à aller chercher les altitudes extrêmes".