Depuis son élection, le pape François donne du fil à retordre à son propre service de protection. Dès son intronisation, à Rome, il avait par exemple fendu le cordon de sécurité pour aller au devant de la foule. Mais le souverain pontife risque d’être déçu lors de sa visite en Terre sainte, du 24 au 26 mai : un énorme dispositif de sécurité est prévu, similaire à celui déployé pendant la visite du président américain Barack Obama en 2013.
Deux bains de foule. Le souverain pontife aura tout de même droit à deux bains de foule. Le premier se tiendra le 24 mai en Jordanie. Dans le stade d’Amman, le pape François aura droit à un petit tour dans une jeep découverte, avant la messe. Le lendemain, c’est à Bethléem qu’il pourra aller un peu à la rencontre des fidèles, devant la basilique de la Nativité, sur la place de la Mangeoire. Il y célèbrera une messe à laquelle des chrétiens palestiniens pourront assister. Quant à ses déplacements, ils se feront tous en hélicoptère ou en voiture fermée. Le pape a cependant insisté pour que ce véhicule ne soit pas blindé.
Portails de sécurité high-tech, les Palestiniens préparent l'arrivée du #Pape à #Bethleem, pour la messe de dimanche pic.twitter.com/J0H6h7CO1f— Xavier Yvon (@xavieryvon) 23 Mai 2014
"Opération soutane blanche". La partie la plus sensible de cette visite, prévue à la minute près, sera celle qui se tiendra à Jérusalem. Là, un impressionnant dispositif de sécurité, baptisé "opération soutane blanche" est prévu, avec 8.500 agents de la police israélienne mobilisés. Aucune messe publique n’est prévue dans la Ville sainte, dont les 320 caméras de surveillance seront utilisées pour suivre les mouvements du pape. Dans les rues, au cours des 28 heures qu’il passera à Jérusalem, le pape ne croisera que des policiers.
"Pas un seul chat dehors".D’après le Jerusalem Post, un groupe de chrétiens s’est d’ailleurs ému de cet important dispositif de sécurité, qui va les empêcher de rencontrer le "pape du peuple". Ils ont écrit à l’archevêque Giuseppe Lazzarotto, ambassadeur du Vatican en Israël, pour protester contre le fait que les forces de sécurité israéliennes tentent de les priver de leur "droit légitime" à accueillir leur leader spirituel. "Il est inacceptable que le pape passe dans les rues étroites du quartier chrétien pour le trouver sans le moindre signe de vie et sans fidèles", ont encore protesté ces chrétiens. En vain : à d’autres qui s’inquiétaient qu’il ne reste plus que des chats dans les rues de la Vieille ville pour accueillir le pape, un responsable de la sécurité a rétorqué : "il n’y aura même pas un seul chat dehors".
Tensions autour du Cénacle. Pas de chats, et pas d’extrémistes non plus : mercredi, la police israélienne a décidé de prendre des mesures d’éloignement à l’encontre de trois juifs extrémistes de droite, soupçonnés de vouloir perturber le voyage du pape. Les autorités craignent en effet que des juifs extrémistes ne tentent d’exploiter la venue du souverain pontife pour donner de la résonance à leur mouvance. Leur colère se cristallise autour du Cénacle, lieu du dernier repas du Christ pour les chrétiens et tombeau du roi David pour les juifs. Avant de s’envoler pour le Vatican, le pape doit y célébrer une messe considérée comme "impie" par les radicaux, qui ont organisé des rassemblements de protestation sur le les lieux.
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