Son initiative est loin de faire l'unanimité. Clément Legrand, le frère d'un otage retenu au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), interpelle directement les ravisseurs dans une vidéo rendue publique samedi soir. Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a réagi dimanche en assurant : "nous agissons, mais nous le faisons dans la discrétion".
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A la question "Avez-vous des preuves de vie des otages et savez-vous qui les retient", le ministre s'est contenté d'un laconique "oui". Quant au fait que certaines familles se plaignent du manque d'informations sur l'évolution de la situation, il a affirmé que ce serait "inexact" de le dire. "La cellule de crise du Quai d'Orsay est en contact avec les familles", a-t-il assuré.
"Tout est bloqué"
Dans sa vidéo, le frère de Pierre Legrand s'adresse directement à Aqmi et dit ne pas comprendre "pourquoi tout est bloqué". "Nous tenons à vous dire que nous, les familles, faisons tout notre possible auprès du gouvernement, des entreprises mais aussi des Français pour soit déclenchée une réelle négociation", poursuit-il.
L'appel de Clément Legrand :
Une initiative critiquée
Cet appel, rarissime sous cette forme, traduit une "exaspération" des familles, privées d'informations, selon Frédéric Cauhapé, le beau-frère de Marc Féret, également otage. "On s'adresse à la source", affirme-t-il.
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Mais pour d'autres proches d'otages, une telle initiative n'est pas la bienvenue. François Larribe, épouse d'un Français détenu au Niger, s'y est dite "formellement opposée". Les proches de deux autres otages d'Aqmi au Mali, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, se sont de leur côté dit "surpris".