Après l'échec sanglant d'une opération pour libérer un autre otage en Somalie et le début de l'intervention militaire française au Mali, les familles des otages retenus au Sahel sont dans l'angoisse permanente. C'est le cas des proches de Francis Collomp, 63 ans, cet ingénieur qui a été enlevé le 19 décembre 2012 dans le nord du Nigeria par une trentaine d'hommes armés. Ils avaient attaqué la résidence de la société pour laquelle il travaillait, dans l'Etat de Katsina, frontalier du Niger, tuant deux gardes du corps et un voisin.
Gilda Marbois, la belle-sœur de Francis Collomp, dit suivre de façon permanente "les informations", parce que "ma sœur", "qui ne va pas bien du tout", est très "inquiète". "Elle a peur qu'on l'appelle pour lui dire que son mari a été exécuté. Donc, nous la famille, nous la soutenons mais c'est vrai que c'est un moment très difficile pour nous", a-t-elle assuré lundi sur Europe 1.
"On prie Dieu"
La famille qui vit actuellement sur l'île de la Réunion a reçu un appel du Quai d'Orsay. "On lui a dit que la France mettait tout en œuvre pour essayer de libérer les otages et qu'il fallait qu'elle garde confiance mais c'est vrai que depuis samedi matin, on a appris la mort d'un otage (en Somalie). Depuis, je ne vous explique pas l'angoisse et l'incertitude qui pèsent sur nous", a-t-elle affirmé.
"Je profite que je suis à l'antenne pour présenter notre sympathie à cette famille parce qu'on sait très bien ce qu'il a pu vivre avant de se faire tuer et j'espère que cette chose ne nous arrivera pas. On prie Dieu pour que Francis se sorte des mains de ses ravisseurs", a confié Gilda Marbois. Ses proches sont également inquiets de l'état de santé de l'otage car, selon son épouse, Francis Collomp doit "prendre quotidiennement des médicaments" à la suite de problèmes cardiaques.
Le 23 décembre dernier, un groupe islamiste, "Ansaru", a revendiqué l'enlèvement et a justifié notamment ce rapt par le rôle de la France dans la préparation d'une intervention militaire au Mali.