L'ACTU. 1.800 soldats de l'armée tchadienne sont entrés à Kidal pour sécuriser cette ville du Nord. Les soldats français poursuivent eux le contrôle de l'aéroport.
Où sont les otages ? Kidal, la porte d'entrée de l'Adrar des Ifoghas -ces massifs rocailleux-, n'est pas très loin de la zone où l'on suppose que sont retenus les otages. C'est certainement dans ces montagnes où se trouvent les bases arrières des terroristes d'Al-Qaïda mais aussi leurs camps d'entraînement, leurs dépôts de munitions et de carburant. C'est ce qu'a suggéré François Hollande samedi au Mali lorsqu'il a déclaré que nos troupes en étaient proches et qu'il a appelé, une nouvelle fois, les ravisseurs à les relâcher "sans négociation".
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La décla'. Du coup la question se pose : une opération est-elle en préparation pour libérer les otages français retenus au Sahel ? Le commandant nigérian de la mission internationale de soutien au Mali (Misma) a affirmé lundi que sa force travaillait à la libération des otages français au Sahel. Interrogé par BFM-TV, le général Shehu Abdul Kadir a évoqué, entre les lignes, la préparation d'une opération visant à libérer les sept hommes capturés par ces rebelles islamistes.
La réponse de Paris. Plusieurs sources françaises ont invité à prendre avec précaution cette déclaration que l'une d'elle a qualifiée "d'intempestive". "Il voulait sans doute parler globalement de la mission, de son objectif de reprendre le contrôle du nord du pays", selon une source militaire française. Libérer les otages "ne fait pas partie des missions de la Misma, qui ne serait pas forcément prévenue le cas échéant", a déclaré une autre source française.
Qui gère le dossier des otages ? Le dossier des otages est un dossier français, géré par les seuls Français et dans lequel la mission africaine au Mali ne joue absolument aucun rôle. D'autant que les soldats de ce commandant nigérian ne sont pas présents à Kidal. La seule force régionale sur ce terrain, c'est une colonne de 1.800 combattants tchadiens aguerris. Ce sont des spécialistes de la guerre du désert qui sont engagés directement aux côtés des forces spéciales françaises et qui ne dépendent en rien de la mission africaine au Mali. Leur rôle est effectivement de sécuriser la ville de Kidal qui va devenir une base opérationnelle avancée pour traquer les groupes terroristes cachés dans les montages et les déserts aux alentours.
Des familles dans l'inquiétude. Toujours est-il que la proximité des soldats français et africains dans le nord du Mali accroît l'inquiétude chez les familles de ces otages. C'est le cas de Maud Larribe, la fille de Daniel Larribe, enlevé il y a plus de 2 ans au par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"Ça fait maintenant plus de deux ans et demi que nos familles ont été enlevées et on vit déjà au quotidien dans l'angoisse et l'incertitude donc c'est vrai que les événements récents ne font qu'accroître cette angoisse. Nous sommes inquiets. On craint une intervention par la force de libération parce qu'on peut imaginer que les ravisseurs ne veulent pas les rendre vivants", a-t-elle affirmé mardi sur Europe 1. Maud Larribe espère un dénouement heureux et que "la voie de la négociation soit privilégiée".