L'ACTU. Le groupe Boko haram a revendiqué l'enlèvement des sept Français dans une vidéo postée lundi après-midi sur YouTube. Les islamistes menacent d'exécuter les otages si leurs demandes de libération de membres de leur groupe ne sont pas satisfaites.
• L'enlèvement revendiqué. Dans la vidéo postée lundi sur le site de partage YouTube, le père de la famille Moulin Fournier, Tanguy, lit un message face à la caméra. Il annonce être retenu, avec sa famille, par le groupe islamiste Boko Haram. "Nous avons été arrêtés par Jama'atu Ahlu Sunna Lidda'awati Wal Jihad [l'autre nom du groupe islamiste Boko Haram]", peut-on l'entendre lire, sur une feuille qu'il tient à la main. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confirmé que le groupe Boko Haram détenait la famille enlevée au Cameroun. La famille Fournier-Moulin, qui vit à Yaoundé depuis 2011, était en vacances au nord du Cameroun et quittait le parc naturel de Waza, lorsqu'elle a été interceptée sur la route qui longe la frontière avec le Nigeria.
• Des images "terriblement choquantes". Le gouvernement a très rapidement réagi par la voix de Laurent Fabius. "Une vidéo de la famille française enlevée au nord du Cameroun mardi dernier vient d'être diffusée par le groupe Boko Haram. Pour nous tous, ces images sont terriblement choquantes. Elles démontrent une cruauté sans limites, écrit le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué.
Des demandes de libérations
• Les parents, les enfants et l'oncle ensemble.Contrairement à ce qui avait pu être dit, les enfants et les adultes n'ont pas été séparés au moment du rapt. Ils apparaissent tous ensemble sur la vidéo postée sur YouTube. Néanmoins celle-ci n'est pas datée. Tanguy, le père est assis au fond, sur un tapis rouge, à côté de sa femme qui a été voilée et de l'oncle des enfants, Cyril Moulin-Fournier.
• Les revendications du greoupe de ravisseurs. Selon le message lu par le père de famille, Boko Haram souhaite voir ses "frères" et "ses femmes" libérés". "Ils veulent la libération des frères de Ahlu Sunna Lidda'awati Wal Jihad emprisonnés au Cameroun", déclare Tanguy Moulin-Fournier. "Ils veulent la libération des femmes de Ahlu Sunna Lidda'awati Wal Jihad emprisonnées au Nigeria", poursuit-il. On entend ensuite l'une des personnes qui les retient parler en arabe, tout en continuant à filmer la famille.
Réunion de crise à l'Elysée
• Des menaces d'exécution des otages. Dans cette même vidéo, l'un des ravisseurs s'exprimant en arabe menace de tuer les otages français si les revendications du groupe ne sont pas satisfaites. Il accuse le président français François Hollande, dont les armées interviennent depuis le 11 janvier au Mali, de mener une guerre contre l'islam.
• Une réunion à l'Elysée. Dès l'annonce de la diffusion de la vidéo, une réunion s'est tenue lundi après-midi à l'Elysée, avec notamment le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et le chef d'Etat major des armées Edouard Guillaud. Le Premier ministre, qui venait de quitter l'Elysée à l'issue d'une réunion ministérielle sur les finances publiques, est revenu au palais présidentiel vers 17 heures.
La stupeur des amis de la famille
• La stupeur des proches. A Yaoundé, le lien de la vidéo a circulé de boîte mails en boîte mails au sein des expatriés français, a observé l'envoyé spécial d'Europe 1 au Cameroun. Il a pu échanger avec une amie de la famille qui a vu la vidéo. Son visage s'est empli de stupeur à la vue de cette vidéo, a-t-il rapporté. Mais cette proche de la famille Moulin-Fournier a également fait part de sa joie de les savoir tous les sept ensemble, puisqu'une rumeur disait que la famille avait été séparée en deux groupes distincts. Néanmoins, l'inquiétude demeure pour cette proche, qui s'est dite marquée par les expressions et les traits tendus des enfants.