Les sept otages français, enlevés dans le nord du Cameroun le 19 février 2013, ont été libérés et remis aux autorités camerounaises vendredi. Une libération dans laquelle le Cameroun a joué un rôle clef, comme le décrypte Europe 1.
Une libération annoncée par le président camerounais. Ainsi, c’est aux autorités camerounaises que les ravisseurs ont remis leurs otages dans la nuit de jeudi à vendredi, au Cameroun. Cette libération s'est produite non loin de l'endroit où la famille avait été enlevée, dans le nord du pays, dans la région de Maroua, sur la frontière du Nigéria. Enfin, c’est le président camerounais, Paul Biya, qui a annoncé lui-même la nouvelle dès l’arrivée de la famille à Yaoundé, la capitale camerounaise. François Hollande a ensuite confirmé l'information, en remerciant chaleureusement son homologue.
Au cœur des négociations. Les ravisseurs s’étaient adressés aux autorités camerounaises peu de temps après l'enlèvement de la famille. Le 25 février dernier, à peine une semaine après le rapt, ils ont exigé la libération de plusieurs terroristes de la secte islamiste nigériane Boko Haram, emprisonnés au Nigéria et au Cameroun, en échange de leurs otages. Il n’a ainsi jamais été question de l’intervention française au Mali ou de rançon. Ce qui explique pourquoi Laurent Fabius a précisé que ces revendications étaient "hors de portée de la France".
Dans les faits, Paris était cependant totalement mobilisé. Le 15 mars dernier, le ministre des Affaires étrangères s’est rendu au Cameroun, puis au Nigéria. Le but ? Coordonner avec ces deux pays ne réponse commune aux ravisseurs, une stratégie dans laquelle ni la France, ni le Nigéria, ne devaient apparaitre en première ligne. Il a donc été décidé de laisser le Cameroun mener les tractations. Une stratégie qui s'est finalement révélée payante.
Deux déclarations rassurantes début avril. Tout semble s'être accéléré au début du mois via un contact qui semblait prometteur. Et c'est d'ailleurs à cette période l'on a obtenu deux déclarations plutôt rassurantes. Une première, le 2 avril 2013, quand des proches des otages se disaient confiants, tout en demandant aux journalistes de rester discrets pour ne pas compliquer la tâche des négociateurs. Et puis deux jours plus tard, lorsque Laurent Fabius assure avec certitude que les otages sont en vie et que lui aussi est confiant. On peut donc penser que c’est à ce moment là que s'est vraiment mis en place le processus qui a amené à ce dénouement heureux qui s'est opéré vendredi.