Un an tout juste après son arrestation, Ratko Mladic, comparaît devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Le procès de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, accusé notamment du massacre de Srebrenica en juillet 1995, s'est ouvert mercredi matin à La Haye.
Génocides, crimes contre l'humanité, crimes de guerre
La liste des chefs d'accusation contre l'ancien général âgé de 70 ans est longue. Il est accusé de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Ces crimes ont été commis par ses troupes lors de la guerre de Bosnie, qui avait fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.
L'ancien général doit notamment répondre du massacre de Srebrenica en juillet 1995, lors duquel près de 8.000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie. Le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Ratko Mladic est également poursuivi pour son rôle dans le siège de Sarajevo, au cours duquel 10.000 civils avaient été tués, et de la prise en otage de 200 soldats et observateurs de l'ONU en 1995.
"C'est le plus grand boucher des Balkans et du monde", a soutenu à l'AFP Munira Subasic, 65 ans, qui a perdu 22 membres de sa famille, tués par les forces serbes de Bosnie en juillet 1995. Selon le tribunal pénal international pour l'es-Yougoslavie, Ratko Mladic a "pris en main le nettoyage ethnique de la Bosnie". L'ancien chef militaire plaide non coupable des onze chefs de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, les mêmes que ceux dont est accusé son alter ego politique Radovan Karadzic, 66 ans, jugé à La Haye depuis octobre 2009.
Il plaide non coupable
Au cours de l'audience de mercredi, l'accusation prononcera sa déclaration liminaire qui se poursuivra jeudi. Ratko Mladic ne devrait, lui, pas s'exprimer, selon son avocat Branko Lukic. Le procès doit ensuite reprendre le 29 mai avec la présentation du premier témoin de l'accusation.
La défense avait demandé lundi que soit ajournée de six mois l'ouverture du procès au prétexte qu'elle n'a pas eu assez de temps pour se préparer. Le président du TPIY avait rejeté mardi une autre requête de la défense visant à récuser le magistrat néerlandais qui préside la chambre chargée de juger Ratko Mladic.
Un homme affaiblit
Arrêté le 26 mai 2011 en Serbie après avoir échappé pendant seize ans à la justice internationale, Ratko Maldic a subi trois attaques cérébrales en 1996, 2008 et février 2011. L'ancien militaire est à demi-paralysé, du côté droit de son corps, selon son avocat Branko Lukic.
Ratko Mladic s'était plaint à plusieurs reprises de problèmes de santé lors des audiences de préparation à son procès. Si son avocat assure qu'il va mieux que lorsqu'il était arrivé au tribunal, il soutient toutefois que l'ancien général "n'a pas complètement récupéré". Pour le soulager, les audiences n'auront lieu que le matin, rapporte LCI. Au total, ce procès pourrait durer trois ans.