Le docteur Simon Marina, directeur de l'Institut Cefer le confirme à Europe 1 : oui, il propose bien un chèque de 500 euros aux médecins français qui envoient leurs patientes dans sa clinique barcelonaise pour bénéficier d'une procréation médicalement assistée (PMA). Le Parisien, qui a révélé l'affaire dans son édition de mardi, a reproduit un courrier envoyé par le centre de reproduction à un médecin français : "Je vous adresse cette lettre afin de vous offrir une collaboration de 500 euros par patient envoyé par vous qui ait fait un traitement de FIV ou don d'ovules avec nous", peut-on y lire.
"Un petit profit"... Mais ce n'est pas une commission, assure le Dr Marina. Celui-ci y voit plutôt une manière de rémunérer les médecins qui effectuent des examens préalables à une fécondation in vitro à leurs patientes. "Quelques docteurs français recommandent notre clinique parce qu'il y a des techniques qui ne sont pas possibles en France", explique le Dr Marina. "En même temps, ils font les contrôles. Ce n'est pas une commission, nous payons les docteurs français pour faire ce contrôle en France. De cette manière, il y a un petit profit."
… qui passe mal. Mais ce "petit profit" passe mal et suscite l'opposition de tous les représentants de gynécologues en France. "Que les médecins qui touchent une commission soient condamnables, ça va de soi, nous sommes parfaitement d'accord", a réagi Joëlle Belaisch-Allart, représentante du Collège national des gynécologues sur Europe 1. La Direction générale de la Santé (DGS) avait, elle, rappelé l'ensemble de la profession à l'ordre, soulignant que tout médecin français qui "transmet à ses patients une information sur des cliniques ou des organismes étrangers dont les pratiques en matière de don de gamètes ne sont pas conformes à la législation nationale", risquait "cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende".
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