Les réactions. Merkel, une "égoïste intransigeante" ? Outre-Rhin, la charge violente du PS contre l’Allemagne et sa chancelière n’est pas passée inaperçue. "C’est le choc en Allemagne", confirme Ulrike Kolterman, correspondante à Paris de plusieurs médias allemands, sur Europe 1. "On a l’impression que le document [du PS] reflète quand même un peu ce que pense Hollande", explique la journaliste, pour qui les Allemand se demandent "qui est derrière".
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Le PS raillé. Pour le quotidien économique Handelsblatt, "le parti socialiste au pouvoir en France a fait une découverte formidable : l’Allemagne est coupable de tout". Le projet de texte du Parti socialiste, "pauvre et dénué d’ambition", n’est autre qu’une manifestation de la "panique et des divisions" au sein du PS, note le journal. La seule chose qui réunit encore les socialistes français, "c’est de se trouver la chancelière allemande comme ennemi commun", raille le quotidien économique. Même son de cloche dans le Berliner Zeitung, qui rappelle que "les socialistes promettaient il y a quelques temps de montrer la voie à l’Europe". Et fait ce constat sans appel : "cela sonne, un an après la conquête de l'Élysée, comme une plaisanterie".
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Des élections qui approchent. De nombreux observateurs relèvent que les attaques du PS interviennent quelques mois seulement avant les élections allemandes de septembre. Le Süddeutsche Zeitung, quotidien bavarois de centre-gauche, a l’impression que "l’Europe veut se mêler à la campagne électorale allemande". Il faut donc s’attendre à voir se multiplier les attaques "à l’emporte-pièce", où la chancelière serait décrite comme une personne "sans cœur", "refusant l’argent" à des États "en crise qui n’auraient besoin que d’un bon plan de relance pour sortir de l’ornière". Comme le note Ulrike Kolterman, "on a l’impression que Hollande a parié sur une défaite de Merkel aux élections en septembre". Un pari "assez osé" selon elle, car "d’après les sondages, Merkel a de bonnes chances de rester au gouvernement et cela veut dire que les deux seront forcés de coopérer encore quatre ans".
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