La marque au lion retrouve le principal indice boursier parisien, qu'il avait quitté en septembre 2012.
C'est confirmé, PSA va mieux. Le constructeur automobile fait son retour dans le CAC 40, qu'il avait quitté en septembre 2012. Lundi, la marque au lion remplace en effet le spécialiste français de la sécurité numérique Gemalto à l'indice parisien. Des modifications qui font suite à une décision du Conseil scientifique des indices début mars. Et qui témoignent des couleurs retrouvées de PSA : le groupe a divisé par quatre sa perte nette en 2014. L'action PSA, tombée à 3,5 euros en 2012, a remonté progressivement la pente, et elle navigue désormais au-dessus de 15 euros.
>> Mais revenir dans le CAC 40 est-il si important que ça pour PSA ?
Un plus pour la notoriété. La marque au lion faisait partie de l'indice parisien depuis sa création, en 1987. Sa sortie de route en 2012 était donc considérée comme un affront symbolique terrible… qui a également eu un effet négatif en termes d'image. "Ce retour dans le CAC 40 confirme en revanche que les efforts engagés par le groupe ont été payants. Ca consacre une réussite", explique à Europe 1 Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank. "Etre présent dans le CAC 40 est très important pour notre groupe car c'est rassurant pour les investisseurs", s'est également réjoui un porte-parole du groupe le 5 mars dernier, lors de l'annonce de la décision.
Une notoriété retrouvée qui ne devrait pas être perturbée par l'arrivée de l'Etat au capital de PSA, qui en détient 14% depuis le 31 mars 2014. "La présence de l'Etat perturbe les investisseurs s'il est majoritaire. À ce moment là, les investisseurs se disent qu'ils n'auront aucune marge de manœuvre. Mais dans le cas de PSA, ça ne pose pas de problème. Au contraire : la présence de l'Etat protègera PSA des fonds vautours", analyse Christopher Dembik.
Un plus pour l'accès à l'argent frais. L'étiquette CAC 40 rassure donc les investisseurs… et donne aussi accès à un plus grand nombre d'entre eux. "Cela nous permet d'accroître notre notoriété à l'international en bénéficiant d'un meilleur suivi par la communauté financière. Ce retour dans le CAC 40 permet d'accompagner l'internationalisation du groupe, qui est un élément important du plan stratégique", souligne le porte-parole de PSA. "Le CAC 40 va donner accès à PSA à beaucoup de liquidités. Les actionnaires étrangers se concentrent sur les entreprises cotées dans les plus grandes places boursières", poursuit Christopher Dembik.
Un moins pour les salariés ? Mais si l'entrée dans le CAC 40 ouvre des perspectives nouvelles, elle impose également des contraintes supplémentaires. Car qui dit actionnaires plus importants, dit aussi pression plus importante. "Le groupe devra faire beaucoup plus attention à la transparence envers les actionnaires et à leur satisfaction. Les actionnaires deviendront beaucoup plus pressants", explique l'analyste de Saxo Bank. Et si les résultats de l'entreprise sont mauvais, conclut l'économiste, "les actionnaires seront favorisés avant les salariés", pour éviter une chute brutale du titre, accompagnée d'une fuite de liquidité.