C'est à une large majorité, 60,3%, que les Irlandais ont validé le pacte budgétaire européen, selon les résultats définitifs du référendum annoncés vendredi. L'Irlande était le seul des 25 Etats membres de l'Union européenne signataires du traité à avoir opté pour une ratification par référendum. D'où l'importance de ce scrutin surveillé par toute l'Europe.
50% de participation
La participation a atteint les 50% des inscrits, un taux conforme à ce genre de consultation en Irlande. Dans le passé, une faible participation avait favorisé le "non" dans les référendums précédents en Irlande.
Reste que tous les sondages publiés depuis l'annonce du référendum, en février, prédisaient une assez large victoire du "oui", malgré 20% d'indécis. Mais compte tenu de la mauvaise santé économique du pays, où le chômage se maintient à 14%, le gouvernement s'était gardé de tout triomphalisme, n'excluant pas le risque d'un vote-sanction. Dublin et ses partenaires européens gardaient aussi à l'esprit que les électeurs irlandais avaient rejeté dans un passé récent le traité européen de Nice, en 2001 - avant de l'approuver finalement l'année suivante - puis le traité de Lisbonne en 2008 - avant de revenir là encore sur leur vote l'année suivante.
L'Union européenne est satisfaite
Si le "non" l'avait l'emporté, le traité n'aurait pas été remis en cause pour autant. Il suffit en effet que douze des dix-sept Etats de la zone euro le ratifient pour qu'ils entrent en vigueur. Une telle issue aurait toutefois limité la portée du pacte budgétaire, l'une des principales initiatives prises par les Européens face à la crise de la dette souveraine repartie de plus belle en Grèce et en Espagne.
D'où la satisfaction exprimée par l'Union européenne. Son président, Herman Van Rompuy, a salué vendredi le "oui" des Irlandais, estimant qu'il s'agit d'un "pas important vers la reprise et la stabilité". "Grâce à ce vote, le peuple irlandais s'est engagé en faveur de l'intégration européenne", a indiqué M. Van Rompuy dans un bref communiqué. "Ce résultat est un pas important vers la reprise et la stabilité", a-t-il conclu.