L’info. Leur retour s’est fait dans la plus grande discrétion. Trois apprentis djihadistes français ont été expulsés cette semaine du Pakistan Le dernier est arrivé jeudi après-midi sur le sol français. Les trois hommes, originaires de la région d’Orléans, étaient détenus depuis dix mois par le Pakistan.
Un voyage mystérieux. Ces trois hommes, âgés de 27, 29 et 30 ans, étaient inconnus des services de police. En janvier 2012, ils avaient annoncé à leurs familles qu’ils allaient à La Mecque pour un pèlerinage. En réalité, ils s’étaient d’abord rendus en Turquie, puis en Iran, d’où ils étaient passés clandestinement au Pakistan, un itinéraire déjà emprunté par Mohamed Merah. C’est là qu’ils ont été arrêtés par la police locale le 28 mai 2012, puis placés en détention dans le secret.
En compagnie d’un haut responsable d’Al-Qaïda. Lorsque les trois apprentis djihadistes ont été arrêtés, ils circulaient dans un car, avec Naamen Meziche, un franco-algérien haut responsable d’Al-Qaïda, activement recherché par la police pakistanaise. Âgé de 43 ans, l’homme est chargé de recruter des djihadistes pour commettre des attentats sur le sol européen. Pour les agences de renseignement, il ne fait aucun doute que Meziche appartient à la cellule de Hambourg, qui a participé aux attentats du 11-Septembre. Il était en contact téléphonique avec Mohamed Atta, le pilote du premier avion qui s’est écrasé contre le World Trade Center. Naamen Meziche avait aussi des liens avec un autre responsable d’Al-Qaïda, Abou Younis al-Mauritani, responsable de l’organisation d’attentats déjoués en 2011 en Europe. Quant à son beau-père, il a recruté les jeunes kamikazes de l’attentat de Casablanca, en 2003.
Une enquête en cours en France. Pour l’heure, Naamen Meziche se trouve toujours au Pakistan mais il pourrait être expulsé vers la France, où une enquête est en cours. Les trois apprentis djihadistes, eux, vont devoir répondre aux questions des services français. Une information judiciaire a été ouverte en février 2013 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Mais Paris n’a pour l’instant que peu de choses à leur reprocher. Ils ne peuvent pas non plus tomber sous le coup de la nouvelle loi permettant de poursuivre des Français partis s’entraîner au djihad à l’étranger, puisqu’ils ont été arrêtés avant son adoption, en décembre dernier.