Le Premier ministre pakistanais Yusuf Raza Gilani a fait appel de sa convocation devant la Cour suprême pour outrage à la Cour pour ne pas avoir demandé la réouverture de procédures judiciaires pour corruption contre le président Asif Ali Zardari, a annoncé mercredi son avocat. La Cour suprême doit inculper lundi prochain Gilani qui en cas de condamnation serait contraint de démissionner et écoperait d'une peine de prison. "J'ai déposé un recours", a indiqué l'avocat du chef du gouvernement, Aitzaz Ahsan, à la presse.
Le Premier ministre a comparu le 19 janvier dernier pour s'expliquer sur l'absence de poursuites engagées à l'encontre de responsables du gouvernement impliqués dans des affaires de corruption. En 2009, la Cour suprême a annulé un décret de 2007 amnistiant le chef de l'Etat, visé par plusieurs enquêtes pour corruption dans les années 1990, et les membres du gouvernement, ouvrant la voie à des poursuites pour corruption. Pressé de relancer des enquêtes sur les affaires de corruption impliquant le président, le gouvernement a jusqu'à présent refusé, invoquant l'immunité du chef de l'Etat.