Les résultats. L'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a revendiqué samedi soir la victoire de son parti aux élections législatives au Pakistan, alors que le dépouillement des bulletins se poursuivait plusieurs heures après la fermeture des bureaux de vote,
Selon les projections des chaînes de télévision locales, la Ligue Musulmane (PML-N) de Nawaz Sharif est créditée d'une confortable avance sur ses principaux rivaux, le PTI (Mouvement pour la Justice) de l'ancienne gloire du cricket Imran Khan et le PPP (Parti du Peuple Pakistanais) de la famille Bhutto. "Nous devons remercier Dieu d'avoir donné à la PML-N une autre chance de servir le Pakistan... Les résultats continuent de tomber, mais nous avons déjà la confirmation que la PML-N va émerger comme le principal parti", a déclaré Nawaz Sharif à ses partisans réunis à Lahore, la deuxième ville du Pakistan.
L'ex-gloire du cricket Imran Khan a, de son côté, reconnu sa défaite.
>> PORTRAIT - Imran Khan, jet set et glamour
Une alliance nécessaire. Les chaînes de télévision pronostiquaient une centaine de sièges, sur 272, pour les forces de Nawaz Sharif, qui devra ainsi passer par une alliance pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale. "Prions pour que demain matin nous soyons en position de ne pas avoir besoin de l'appoint de partenaires de coalition", a-t-il ajouté.
"J'invite tous les partis à s'asseoir autour d'une table avec moi pour résoudre les problèmes du pays", a-t-il lancé. "Si ce n'était que de moi je ne leur parlerais pas, mais je le fais pour vous et les générations futures", a ajouté Nawaz Sharif qui devrait devenir le premier homme politique de l'histoire pakistanaise à remporter trois élections démocratiques.
Un scrutin historique et à haut risque. Plus de 86 millions d'électeurs pakistanais étaient appelés à choisir samedi leurs 342 députés à l'Assemblée nationale et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales. Près de 272 députés sont élus directement et 70 autres sont nommés en fonction d'une liste proportionnelle. Ce scrutin est considéré comme historique car il va permettre à un gouvernement civil de passer la main à un autre après avoir terminé un mandat complet de cinq ans, une première dans ce pays créé en 1947 et à l'histoire jalonnée de coups d'Etat militaires.
Ce scrutin à haut risque a été endeuillé par plusieurs attentats qui ont fait 22 morts. Les taliban avaient promis de perturber les opérations. La participation a été néanmoins été "énorme" selon la commission électorale. Elle pourrait atteindre 60% d'après un responsable, ce qui représenterait le plus fort taux depuis 1977.