Un homme accusé de profanation du Coran a été brûlé vif par la foule qui a forcé les portes du commissariat où il était détenu, a déclaré samedi la police.
L'homme, un voyageur, avait passé la nuit de jeudi à vendredi dans une mosquée d'un village de Seeta, dans la province du Sindh (sud), où l'imam a retrouvé des restes carbonisés du livre saint musulman le lendemain matin. "Il était seul dans la mosquée durant la nuit, il n'y avait personne d'autre pour faire cette terrible chose", a déclaré l'imam, Maulvi Memon.
Les villageois ont frappé l'homme avant de le remettre aux mains de la police mais quelques heures plus tard, une foule d'environ 200 personnes a pris d'assaut le commissariat, a traîné l'homme dehors et l'a brûlé vif, a expliqué Usman Ghani, commissaire de district. Une trentaine d'arrestations ont été effectuées et sept policiers mis à l'arrêt pour négligence, a-t-il dit.
Selon le Center for Research and Security Studies, centre de recherche pakistanais, 53 personnes accusées de blasphème ont été tuées au Pakistan depuis 1990. Le blasphème y est passible de la peine capitale mais n'est pas spécifiquement défini par la loi.