La puissante armée pakistanaise, fatiguée de l'impopulaire président Asif Ali Zardari, veut le voir quitter légalement ses fonctions sans recourir à un coup d'Etat, caractéristique de l'histoire du pays, a-t-on appris de sources militaires. La tension est montée d'un cran entre le pouvoir civil et les généraux depuis la révélation d'une note qui accusait l'armée de préparer un coup d'Etat, après l'opération des forces spéciales américaines contre Oussama Ben Laden, le 2 mai dernier.
"Qui n'en a pas assez de Zardari? Pas seulement l'opposition et l'homme de la rue mais aussi les membres du gouvernement", a déclaré à Reuters une source militaire qui souhaite garder l'anonymat. "Mais l'armée ne prépare aucune intervention. Même si nous le voulions, ce serait très impopulaire, pas seulement auprès du gouvernement et de l'opposition mais aussi auprès de la plupart des Pakistanais." Le porte-parole de l'armée pakistanaise a décliné tout commentaire. Depuis sa prise de fonction en 2007 au poste de chef de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani a promis que l'armée n'interviendrait pas dans la politique pakistanaise.