Pakistan : la très politique famille Bhutto

Bilawal Bhutto, le fils de Benazir Bhutto, s'est lancé en politique jeudi. © CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE
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avec AFP
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Bilawal Bhutto, fils de l’ex-Première ministre assassinée, s'est lancé en politique jeudi.

Chez les Bhutto, on a la politique dans le sang. Alors que le Pakistan commémore jeudi le cinquième anniversaire de l’assassinat de Benazir Bhutto, ex-Première ministre tuée après un meeting politique, son fils aîné, Bilawal, s’apprête à reprendre le flambeau. Le jeune homme de 24 ans a en effet lancé sa carrière politique à cette occasion, quelques mois avant les élections nationales. Zoom sur une famille de "martyrs" politiques dont l’histoire se confond avec celle du Pakistan.

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• Zulfika Ali Bhutto, le patriarche. Le père de Benazir Bhutto fut le tout premier leader élu du pays. Zulfika Ali Bhutto, issu d’une riche famille de propriétaires terriens, est resté au pouvoir de 1971 à 1977 et a également fondé le Parti du peuple du Pakistan (PPP). Il a été pendu en 1979 par la junte militaire.

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• Benazir Bhutto, la martyre. En 1988, à seulement 35 ans, cette jeune femme élégante, éduquée à Harvard et à Oxford, devient la première femme à gouverner un pays musulman. Accusée de corruption, elle est chassée du pouvoir en 1990. Ce qui ne l’empêche pas d’y revenir, de 1993 à 1996, avant d’être une nouvelle fois évincée, toujours pour des accusations de corruption. En octobre 2007, elle revient au Pakistan et échappe à un attentat visant son convoi, le jour même de son retour. Quelques semaines plus tard, le 27 décembre 2007, elle n’a pas la même chance et meurt, assassinée, juste après un meeting à Rawalpindi. A ce jour, personne n’a été arrêté pour ce meurtre au Pakistan. Son époux, Asif Ali Zardari, est devenu président du pays un an après sa mort.

Le jour de son retour au Pakistan, elle était la cible d'un attentat :

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• Bilawal Bhutto, la relève ? Il n’a que 24 ans mais il est déjà le patron du PPP, selon les dernières volontés de sa mère. Ce titre est toutefois essentiellement honorifique. Le jeune homme formé à Oxford n’a pas encore l’âge requis de 25 ans pour pouvoir briguer un siège de député lors des élections qui doivent se tenir au printemps. Mais il pourrait cependant rallier la base traditionnelle de la formation et tenter d’incarner un "changement de l’intérieur" en étant mis en avant. En 2007, lors de sa toute première conférence de presse, il avait rendu hommage à sa mère, "qui disait toujours que la démocratie est la meilleure des revanches". Et jeudi, il s’est inscrit dans la droite lignée de sa famille en citant le slogan de son grand-père : "du pain, des vêtements, un toit".

Bilawal Bhutto a prononcé son discours devant une foule nombreuse :