L'INFO. Ce scrutin était considéré comme à hauts risques et cela s'est vérifié. Alors que près de 86 millions de Pakistanais votaient samedi pour choisir leurs 342 députés de l'Assemblée nationale et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales, au moins 17 personnes ont été tuées samedi dans deux attaques à la bombe. Le premier attentat a été revendiqué par les rebelles islamistes talibans, opposés à ce scrutin considéré comme crucial pour la consolidation de la démocratie dans le pays, et qui avaient annoncé des attaques le jour du vote.
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Le dépouillement est en cours et la participation a été bonne et devrait avoisiner les 60%. Ce scrutin est considéré comme historique car il va permettre à un gouvernement civil de passer la main à un autre après avoir terminé un mandat complet de cinq ans, une première dans ce pays créé en 1947 et à l'histoire jalonnée de coups d'Etat militaires.
A Karachi. Deux heurs après le début du vote, une première bombe a explosé à Karachi.Elle visait la voiture d'un candidat du parti laïque de l'ANP, l'une des cibles privilégiée des talibans du TTP, qui ont aussitôt revendiqué l'attentat. Au moins onze personnes ont été tué et 36 blessés selon des sources hospitalières.
Dans la province instable du Baloutchistan dans le sud-ouest, six personnes ont été tuées incluant deux membres des paramilitaires dans différentes attaques, portant à au moins 17 le nombre de tués dans des violences électorales samedi.
A Peshawar. Peu après, dans le nord-ouest, une autre bombe placée devant un bureau de vote pour femmes à Peshawar a blessé huit personnes, selon des médecins.
A Mardan. Une troisième bombe, de puissance moyenne, a ensuite explosé à Mardan, près de Peshawar, blessant quatre personnes.
Les talibans veulent perturber le scrutin. Le TTP a revendiqué une grande partie des nombreuses attaques menées pendant la campagne -il y a eu 127 personnes tuées-, la plupart dans le nord-ouest et à Karachi, où il est très implanté. L'ANP, un parti laïque de l'ethnie pachtoune, a été l'une des cibles privilégiées. La rébellion, également d'origine pachtoune, se dispute les faveurs de cette ethnie avec l'ANP, notamment dans le nord-ouest et à Karachi.
Le retour de Sharif ? Après la victoire des partis progressistes et laïques en 2008, la majorité des observateurs parient sur un retour de balancier vers le centre droit et sur la victoire de la Ligue Musulmane (PML-N) de Nawaz Sharif, magnat de l'acier issu de l'élite traditionnelle déjà deux fois Premier ministre dans les années 1990. Mais le score du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, droite) de l'ex-légende nationale du cricket Imran Khan alimente les spéculations.