Face au violent mécontentement public et à la grogne croissante au sein de son parti, Georges Papandréou a demandé dimanche aux Grecs de soutenir son nouveau plan d'austérité sur cinq ans, seule solution selon lui pour éviter une faillite du pays. Une demande qui est intervenue quelques heures avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg qui devrait permettre le déblocage d'une nouvelle tranche de l'aide accordée à la Grèce par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Vers un déblocage de la 2e tranche d'aide
Dans la nuit de dimanche à lundi, la zone euro a ouvert la voie au versement d'une tranche de prêts d'urgence à la Grèce, mais à condition qu'Athènes fasse aussi des efforts. Les ministres des Finances de la zone euro ont laissé entrevoir un déblocage "d'ici mi-juillet" de la prochaine tranche des 110 milliards d'euros de prêts qu'ils ont promis l'an dernier au pays avec le Fonds monétaire international. Ils ont toutefois lié cette nouvelle tranche de 12 milliards d'euros "à l'adoption de législations clés sur la stratégie budgétaire et les privatisations par le Parlement grec".
Ce plan, sur lequel le Parlement grec doit se prononcer d'ici fin juin, est si impopulaire que le Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, a été obligé de remanier son gouvernement pour améliorer les chances qu'il soit adopté. Et a encore réclamé dimanche un "accord national" des partis politiques à un "moment crucial" pour le pays.
Le peuple appelé à s'exprimer à l'automne
Faisant appel à la raison et à la solidarité de ses concitoyens, le Premier ministre grec a promis de leur donner l'occasion de s'exprimer à l'automne au travers d'un référendum sur "les grandes réformes" engagées en Grèce. Le dirigeant socialiste a réclamé dimanche la confiance du Parlement pour pouvoir faire passer son plan d'austérité et obtenir une nouvelle aide internationale, faute de quoi la Grèce encourt la faillite. "J'ai demandé le renouvellement de la confiance au gouvernement car le pays se trouve à un point crucial", a déclaré Georges Papandréou à l'ouverture d'un débat sur la confiance au Parlement qui sera ponctué par un vote mardi soir.
Le Premier ministre socialiste, qui a remanié son gouvernement vendredi afin d'enrayer la fronde déclenchée par son programme d'austérité jusqu'au sein de sa majorité, a assuré "qu'un vote de confiance renforcerait la voix de la Grèce" et l'aiderait à négocier une nouvelle aide. Un appel à l'union resté vain. L'opposition de droite a de nouveau opposé son refus dimanche et réitéré que la solution passait par des élections anticipées.