Le procès de six Roumains accusés d'un des plus spectaculaires vols de tableaux du siècle s'est brièvement ouvert mardi à Bucarest, avant d'être ajourné jusqu'au 10 septembre. Cette suspension est liée à l'examen de questions sur les parties civiles ainsi qu'à des demandes de libération sous contrôle judiciaire de plusieurs suspects. Quatre des six suspects, dont le "cerveau" présumé du vol Radu Dogaru, étaient présents dans le box des accusés.
Dogaru et ses complices présumés ont reconnu avoir dérobé sept tableaux de maîtres, dont deux Monet, un Picasso et un Gauguin dans le musée Kunsthal de Rotterdam (Pays-Bas) en 2012.
Mais le sort des toiles est toujours entouré de mystère, alors que la mère de Dogaru, Olga, a déclaré aux enquêteurs avoir brûlé les toiles dans le poêle de sa maison blanche du pittoresque village de Carcaliu (est), avant de se rétracter quelques semaines plus tard.
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Peu avant l'ouverture du procès, Me Catalin Dancu, avocat des suspects, a déclaré aux journalistes que Radu Dogaru avait proposé un "deal" aux enquêteurs: rendre cinq tableaux en échange d'une peine de prison aux Pays-Bas. Me Dancu n'a toutefois pas pu certifier qu'il savait si son client disposait bien des cinq tableaux proposés aux enquêteurs ou pas.
Il a fallu moins de trois minutes à Dogaru et ses complices pour s'emparer de sept toiles de maîtres de la Fondation Triton exposées au musée Kunsthal de Rotterdam (Pays-Bas), dans la nuit du 15 au 16 octobre 2012, selon les enquêteurs. Emportés dans des sacs en raphia: une "Tête d'Arlequin" de Pablo Picasso, le "Waterloo Bridge" et le "Charing Cross Bridge" de Londres de Claude Monet, "Femme devant une fenêtre ouverte, dite la fiancée" de Paul Gauguin ainsi que des toiles de Matisse, Lucian Freud et Jacob Meyer de Haan. Valeur du butin: 18 millions d'euros selon le parquet. Des experts ont évoqué jusqu'à 100 millions d'euros.