>> L’info. Batasuna, le parti nationaliste basque, considéré comme proche de l’ETA, a annoncé jeudi sa dissolution. Le parti, interdit en Espagne depuis 2003, était autorisé en France. La décision des dirigeants de Batasuna s’applique cependant dans les deux pays et constitue un signal clair : tourner la page pour mieux rebondir.
"les sigles n'ont pas d'importance, nous continuons la lutte" affirment les porte parole de #Batasuna, qui se dissout twitter.com/AnttonRouget/s…— Antton Rouget (@AnttonRouget) January 3, 2013
• Le parti d’Aurore Martin. Batasuna a récemment fait les gros titres avec l’affaire Aurore Martin. Cette militante française du parti a été arrêtée pour avoir participé à des réunions de Batasuna en Espagne et remise à Madrid. Les soutiens de la jeune femme s’étaient insurgés contre le fait qu’elle ait été remise pour des faits non poursuivis en France. Aurore Martin a finalement été libérée sous caution le 22 décembre, après 52 jours en prison près de Madrid.
• Un parti créé en 2000. Des membres de la coalition Herri Batasuna, créée en 1978 après la fin de la dictature franquiste, avaient monté le parti Batasuna en 2000. Son objectif : fonder un Etat basque indépendant et socialiste. Batasuna était considéré comme le bras politique de l’organisation armée ETA.
• Un nouveau contexte politique. "Nous sommes obligés de reconnaître que la phase politique dans laquelle nous avons créé Batasuna est dépassée. Cette phase politique étant close, il apparaît aussi que le temps de Batasuna est révolu", a déclaré jeudi Jean-Claude Aguerre, membre de l’organisation. Pour Batasuna, le but que soit perçue une revendication commune du Pays basque en France et en Espagne a été atteint. "Le panorama politique a beaucoup changé au Pays basque", estime aussi le parti, qui n’entend pas abandonner son objectif : "nous avons commencé à construire une nouvelle phase politique, nous avons la volonté de continuer dans cette voie, et l’outil politique adéquat pour ce faire n’est plus Batasuna".
• Où en est l’ETA ? Le mouvement a annoncé le 20 octobre 2011 qu’il mettait une fin "définitive" à près de 40 ans de lutte armée pour l’indépendance du Pays basque. L’ETA n’est pas pour autant dissous et n’a pas non plus déposé les armes. Un pas supplémentaire a été fait le 24 novembre dernier, quand ETA s’est dit prêt à négocier sa dissolution avec la France et l’Espagne. Mais Madrid y a opposé une fin de non recevoir, exigeant une dissolution sans discussion ni négociation.