Un tribunal de Ratisbonne, dans le sud de l'Allemagne, a confirmé lundi en appel la condamnation de l'évêque intégriste britannique Richard Williamson à une amende de 1.800 euros pour négationnisme. Il s'agit du cinquième round judiciaire dans cette affaire. Dans un entretien accordé à une télévision suédoise, et diffusé début 2009, Mgr Williamson, 73 ans, avait nié l'existence des chambres à gaz et contesté le nombre de Juifs morts dans les camps de concentration.
L'affaire s'était soldée par la condamnation de l'évêque par le tribunal de Ratisbonne à 10.000 euros d'amende en première instance en 2010. Le montant de l'amende avait été légèrement revu à la baisse à 6.500 euros en appel en 2011. Mais en février 2012, la justice allemande avait annulé ces décisions, évoquant une erreur de procédure. En janvier 2013, le tribunal de Ratisbonne (sud) avait donc rejugé le prélat en première instance, l'estimant à nouveau coupable et le condamnant à une amende de 1.800 euros. Lors des procès, Mgr Williamson a admis avoir nié l'Holocauste, mais argumenté qu'il pensait que son intervention ne serait diffusée qu'en Suède, pays qui ne poursuit pas ce genre de discours.
Le tribunal de Ratisbonne avait estimé que le délit était constitué, dans la mesure où cette interview était visible grâce à internet et la télévision satellitaire en Allemagne. La séquence avait été diffusée alors même que le Vatican levait une excommunication à l'encontre de Mgr Williamson et de trois autres évêques intégristes de la Fraternité Saint-Pie-X. Elle avait provoqué un tollé dans la patrie du pape d'alors, l'Allemand Benoît XVI, qui n'était toutefois pas revenu sur sa décision. Après l'éclatement du scandale, la chancelière allemande Angela Merkel avait publiquement appelé le pape Benoît XVI à condamner Mgr Williamson. Plus tard, le pape a exprimé sa "pleine et indiscutable solidarité" avec les Juifs et a condamné la négation de la Shoah.