La candidate de droite à la présidentielle péruvienne, Keiko Fujimori, a demandé "pardon" pour les "erreurs et délits" commis sous la présidence de son père Alberto Fujimori (1990 à 2000), dans un entretien diffusé dimanche soir à Lima. "Je suis consciente de ce que représente le fujimorisme et je dois reconnaître et demander pardon à la population pour ces erreurs et m'engager pour que plus jamais ne se produisent de telles erreurs ou délits", a déclaré Keiko Fujimori à la télévision Frecuencia Latina.
La candidate de 35 ans issue de la droite populiste sera opposée au nationaliste de gauche Ollanta Humala lors du second tour de l'élection présidentielle le 5 juin. Selon un sondage Ipsos publié dimanche, ce dernier la devancerait de six points (42% contre 36%).
Evoquant la présidence de son père, elle a démenti qu'il s'agissait d'une dictature. "Ce n'était pas une dictature parce qu'il a été élu par le peuple mais c'était un régime autoritaire" durant lequel des "choses positives" se sont produites mais aussi de "grandes erreurs" et "des délits". L'ombre d'Alberto Fujimori plane sur la campagne de sa fille. Selon le sondage, 68% des Péruviens pensent d'ailleurs qu'elle fera libérer son père si elle est élue, ce qu'elle a démenti plusieurs fois. Alberto Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000, a été condamné en 2009 à 25 ans de prison pour son rôle dans des massacres de civils perpétrés en 1991-92 par des "escadrons de la mort", dans le cadre de la guerre occulte contre la guérilla d'extrême gauche. Il a aussi été condamné dans d'autres procès pour corruption et abus de pouvoir.