La tension continue de monter avec l'Iran. Dimanche, le deuxième pays de l'Opep a annoncé ne plus vendre de pétrole aux compagnies pétrolières françaises et britanniques. "A la suite de la décision officiellement annoncée par le ministère des Affaires étrangères, le ministère du Pétrole a cessé ses ventes de pétrole aux compagnies britanniques et françaises", a déclaré Alireza Nikzad. "Nous avons prévu de livrer notre pétrole à d'autres clients", a-t-il ajouté.
La baisse des exportations iraniennes n'affecterait guère les importateurs européens, qui ont de toute façon l'intention de "changer de fournisseur", avait relativisé la Commission européenne.
En 2011, la France importait quelque 58.000 barils par jour de brut iranien, ce qui couvre 3% de ses besoins en or noir. L'Iran produit 3,5 millions de barils de pétrole par jour et en exporte 2,5 millions. Il vend un peu plus de 20% de son pétrole aux pays de l'Union européenne (soit environ 600.000 barils par jour), essentiellement à l'Italie, à l'Espagne et à la Grèce. La partie la plus importante de son pétrole, Téhéran l'exporte vers les pays d'Asie.
Une réponse à l'embargo
"Nous pouvons immédiatement remplacer nos clients (européens). Si cela n'a pas encore été fait, c'est en raison de la politique humanitaire de l'Iran et de la situation actuelle en Europe", avait déclaré mercredi Hassan Tajik, le directeur général pour l'Europe occidentale du ministère, selon les médias iraniens. Les ambassadeurs de six pays européens - France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal et Pays-Bas - avaient été "invités" par le ministère des Affaires étrangères iranien et mis en garde contre un possible arrêt des livraisons de pétrole.
Téhéran a déjà menacé ces dernières semaines d'interrompre immédiatement ses exportations de pétrole à l'Europe, après l'embargo décidé en janvier par l'UE sur le brut iranien. Les pays de l'UE se sont mis d'accord le 23 janvier pour imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l'Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d'assécher le financement de son programme nucléaire controversé.
Les nouveaux contrats pétroliers avec l'Iran ont été interdits par l'UE avec effet immédiat, mais les principaux acheteurs de pétrole iranien ont jusqu'au 1er juillet pour annuler les contrats existants, le temps de trouver d'autres fournisseurs.