Plus d'un million d’Écossais privés de vote

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Jérémy Maccaud , modifié à

Les Ecossais qui vivent à l’étranger, comme Sean Connery, Sir Alex Ferguson ou Susan Boyle, n’auront pas le droit de voter, jeudi.

Privés de vote. Pour pouvoir donner son avis lors du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, jeudi, la règle est assez simple : il faut avoir au minimum 16 ans et résider en terre écossaise. Un fonctionnement qui exclut de facto, les 1,15 million d’Ecossais vivant à l’étranger. Même à quelques centaines de kilomètres de leur pays, dans l’Angleterre voisine. Difficile à accepter, pour une partie de cette diaspora.

A ce titre, quelques-uns des plus célèbres Ecossais de la planète ne pourront pas s’exprimer dans les urnes, jeudi. L’acteur Sean Connery, qui est un fervent supporter de l’indépendance, fait partie de ceux-ci. C’est également le cas de l’ancien entraîneur de Manchester United, Sir Alex Ferguson, ou encore de la chanteuse Susan Boyle, même si cette dernière a encore annoncé il y a peu qu’elle votera contre.

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Un fonctionnement contesté. Au Royaume-Uni, plusieurs voix se sont élevées pour s’étonner que « les autres Britanniques » n’aient pas leur mot à dire lors de la votation du 18 septembre, qui pourrait diviser leur pays et avoir un certain nombre de répercussions, notamment économiques, encore difficiles à mesurer. Cet argument est le même pour les expatriés écossais, qui ont bien tenté, en vain, de faire changer les règles quelques mois avant le vote crucial. 

Ainsi, en mars dernier, l'avocat londonien Aidan O'Neill a envoyé à Alex Salmond et David Cameron, les Premiers ministres écossais et britannique, un argumentaire détaillé, en affirmant que cette exclusion violait la liberté de mouvement garantie par l'Union européenne. En vain. Le référendum, tel qui a été mis en place et accepté par Londres, ne peut tout simplement pas être contesté juridiquement.

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Des votes… gênants ? Sur les 5,2 millions d’Ecossais que compte la planète, près de 1 sur 5 est un expatrié. Un rapport important qui aurait pu peser lourd dans le vote de jeudi. Au point même que certains n’hésitent pas à dire que ces restrictions seraient tout simplement stratégiques.

 "En Écosse, d'aucuns craignent, et notamment les nationalistes, que les Écossais vivant hors du pays soient plus enclins à voter contre l'indépendance", explique le Pr Tony Travers, de la London School of Economics, interrogé par l’AFP.

Des votes qui agacent. Les conditions d’expatriation changeront-elles drastiquement si l’Ecosse devient un pays à part entière ? Difficile à dire, mais certains le craignent. D’autres, plus résignés, ne cachent toutefois par leur agacement que, contrairement à eux, des étrangers vivant en Ecosse auront le droit de s’exprimer. Ce qui est vrai : toutes les personnes issues d’un autre pays européen ou du Commonwealth, à partir du moment où leur domicile principal est situé en Ecosse, auront le droit de se rendre aux urnes jeudi.

D’après les estimations de The Economist, sur les 4,2 millions de personnes appelées à voter jeudi, près de 14,2% sont dans ce cas. La part d’Ecossais à l’étranger et en âge de voter s’élèverait elle à 17,5 %. Une part non-négligeable, alors que le scrutin s’annonce aussi serré qu’indécis. Et que tant s’apprêtent à vivre à distance.

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