Au moins 121 cadavres ont été comptabilisés samedi à Kano, la deuxième ville du Nigeria, où les corps des victimes jonchaient les rues au lendemain d'une spectaculaire série d'attaques revendiquée par le groupe islamiste Boko Haram. Une source à la Croix Rouge nigériane qui évacuait samedi les cadavres des rues a déclaré en avoir compté jusqu'à présent 121, alors qu'un couvre-feu de 24 heures a été décrété par les autorités locales.
Un correspondant de l'AFP a lui dénombré au moins 80 corps, portant souvent des blessures par balle, entassés à la morgue du principal hôpital de Kano. Une centaine de personnes attendait à l'extérieur pour recueillir les dépouilles de ces proches. Des représentants de la Croix Rouge locale et de l'Agence nationale des situations d'urgence (Nema) ont indiqué qu'ils continuaient de ramasser les dépouilles pour les emmener dans des morgues.
Selon la police, à Kano, ce sont huit sites qui ont été visés vendredi soir par ces assauts "coordonnés": des bureaux de la police, des services de l'immigration et la résidence d'un responsable de la police. Une vingtaine de déflagrations ont retenti en l'espace de quelques minutes, selon le correspondant de l'AFP. Des tirs ont aussi retenti et pris de panique, des habitants ont pris la fuite. Un correspondant de la chaîne de télévision privée nigériane Channels a été tué par balle en couvrant ces évènements. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ, basé à New York) a condamné ce "meurtre" et appelé dans un communiqué les autorités nigérianes a tout faire "pour que ses tueurs soient traduits en justice".
Le premier quotidien dans le nord, le Daily Trust, a rapporté qu'un porte-parole du groupe Boko Haram avait revendiqué les assauts, expliquant que le groupe avait agi en représailles après le refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres actuellement emprisonnés. Ces violences surviennent dans un contexte de multiplication d'attaques attribuées à ce groupe qui a notamment revendiqué des attentats meurtriers le jour de Noël.