"La question n’est plus de savoir si Kadhafi doit ou va partir, mais quand et comment", a déclaré Alain Juppé sur LCI mercredi. Pour lui, Mouammar Kadhafi pourrait être autorisé à rester en Libye, à condition de renoncer à toute activité politique dans son pays. S’il s’y engageait formellement, un processus de cessez-le-feu pourrait être envisagé.
Le régime s’est dit ouvert à des négociations, mais refuse toute condition préalable. Des responsables américains ont rencontré des émissaires de Mouammar Kadhafi pour lui demander de quitter le pouvoir, qu’il occupe depuis 42 ans. Mais pour le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Obeïdi, la démission de Mouammar Kadhafi "n’est pas en discussion".
Kadhafi en difficulté
De son côté, Nicolas Sarkozy s’est entretenu mercredi matin avec plusieurs chefs de la rébellion de Misrata en présence du philosophe Bernard-Henri Lévy. Ce dernier a jugé "inconcevable" que Kadhafi puisse rester en Libye en cas de démission. "Ils ne l’accepteront jamais", a-t-il déclaré sur I-Télé.
Après cinq mois de combats, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, estime que la rébellion progresse. Kadhafi serait en mauvaise posture : "il n’y a plus de doute possible pour lui sur le fait que plus personne ne veut de lui. Les défections sont constantes et ceux qui hésitaient hésitent de moins en moins". Mouammar Kadhafi serait également, selon Gérard Longuet, "en train de perdre le contrôle de l’énergie dans son propre pays". Les rebelles mènent actuellement une forte offensive sur le site pétrolier de Brega.
"La France a les moyens de poursuivre ses frappes"
Autre déclaration du ministre de la Défense : la France a les moyens de poursuivre autant que nécessaire ses frappes aériennes contre les forces du dirigeant Libyen, moyennant quelques aménagements. "On peut durer indéfiniment à condition d'assurer un certain relais", a-t-il dit lors d'une rencontre avec des journalistes.