Après une campagne présidentielle violente, marquée par la mort de 6 à 15 personnes selon les sources, le Sénégal est encore dans l’incertitude face à un éventuel second tour. Cette option, avancée par l’opposition et certains médias sénégalais dès dimanche dans la nuit, n’a pas été démentie lundi par le président Abdoulaye Wade. Elle n’a pas non plus été confirmée.
Le chef d’Etat, dont la candidature à sa succession est vivement contestée, a déclaré, sur la base de résultats provisoires, que "tout est encore possible". "Le recensement qui, à l'heure actuelle, porte sur 282 collectivités locales sur 551, soit la moitié, nous classe en tête avec 32,17%, et 25,24% pour mon suivant. Tout est donc encore possible, victoire ou second tour", a déclaré Abdoulaye Wade, sans nommer "le suivant" en question.
"Ensemble nous relèverons ce défi"
Et d’ajouter que "dans la perspective d'un second tour, le Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) et ses alliés dont le candidat arrive en tête de la compétition vont naturellement explorer toutes les possibilités d'entente avec d'autres forces politiques selon des modalités à convenir ensemble ».
"Ensemble nous relèverons ce défi, vous avez ma confiance et je sais pouvoir compter sur la vôtre", a assuré le président sortant, qui brigue un troisième mandat.
Il avait martelé pendant sa campagne qu'il était "sûr" de l'emporter dès le premier tour de la présidentielle, en recueillant plus de 50% des suffrages. Et l’avait redit dans les colonnes du Journal du Dimanche.
Un second tour "inévitable"
Dans la nuit de dimanche à lundi, l’un des principaux opposants, l’ancien Premier ministre Micky Sall, a assuré qu'un second tour était "inévitable", assurant l'avoir emporté dans les principaux départements du Sénégal, dont l'agglomération de Dakar.
Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués mardi au niveau départemental et vendredi au niveau national, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna).
Les Sénégalais ont été voter dans le calme, après des semaines de manifestations provoquées par la candidature d’Abdoulaye Wade. Au pouvoir depuis douze ans, le président-candidat a fait modifier la Constitution pour pouvoir se représenter.