Le pape François s'est immiscé jeudi dans le débat sur la liberté d'expression qui fait rage depuis l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo. Le souverain pontife a jugé que ce "droit fondamental" n'autorisait pas à "insulter" ou moquer la foi d'autrui. Dans l'avion qui le conduisait pour une visite de cinq jours aux Philippines, le pape a condamné les meurtres perpétrés, au nom de la religion, à Paris la semaine dernière. La liberté d'expression est un "droit fondamental", a-t-il souligné. "Tuer au nom de Dieu" est une "aberration". Mais la liberté d'expression n'autorise pas tout et elle doit s'exercer "sans offenser", a-t-il martelé.
"Ce sont des gens qui provoquent." "Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision !", a-t-il insisté. "Il y a tant de gens qui parlent mal des autres religions, les tournent en dérision, font un jouet de la religion des autres : ce sont des gens qui provoquent", a encore dit le pape, qui s'exprimait en italien. Charlie Hebdo, menacé depuis plusieurs années par des groupes djihadistes pour avoir publié des caricatures de Mahomet, a également toujours revendiqué sa laïcité, voire son anticléricalisme, n'hésitant pas à ridiculiser évêques et papes.
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"Ce qui se passe actuellement nous étonne." "Ce qui se passe actuellement (avec les attentats jihadistes, ndlr) nous étonne, mais pensons à notre Église ! Combien de guerres de religion, nous avons eues, pensons à la nuit de la Saint-Barthélémy (massacre déclenché par les catholiques contre les protestants français et qui a marqué le début du XVIème siècle des guerres de religion, ndlr). Nous avons été aussi pécheurs", a-t-il cependant rappelé.