AMOUR A TROIS - Il n’y a pas de quoi rendre François Hollande jaloux. Contrairement au président français, Angela Merkel est toujours chef de son parti.
L'INFO. Ce sont les grandes retrouvailles. Nicolas Sarkozy est à Berlin vendredi et y rencontre Angela Merkel. Il n'a pourtant pas échappé à la chancelière allemande que Nicolas Sarkozy n'est plus président. Pourquoi cette rencontre ne va pas donner un coup de froid aux relations franco-allemandes ?
Merkel, toujours chef de la droite allemande. Le rendez-vous n’a rien d’une surprise. Le Parisien avait révélé cette rencontre au début du mois de février. La Fondation Konrad Adenauer, le think tank du parti d'Angela Merkel, organise cet événement. L'ancien chef d'Etat français a prononcé vendredi un discours sur l'Europe devant les afficionados de la CDU, le mouvement chrétien-démocrate conservateur. Il y a notamment été question des relations franco-allemandes. Nicolas Sarkozy s’est donc rendu à Berlin en tant qu’homme influent de la droite française.
"Une caractéristique de la politique et de la démocratie allemandes est l’attachement des responsables politiques à leur parti d’origine", expliquait à Europe 1 Michel Drain, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI). En effet, Angela Merkel reste présidente de la Christlich Demokratische Union Deutschlands (CDU). Et c’est donc en tant que présidente de son parti que la chancelière a reçu Nicolas Sarkozy.
Rien à voir avec le système politique français, où la position officielle du chef de l’Etat est théoriquement moins partisane. François Hollande se doit d’être le "président de tous les Français" et il n’a donc plus de fonctions officielles au Parti socialiste.
Le protocole avant tout. C’est pourtant bien à la chancellerie qu’Angela Merkel a reçu l’ancien président, vers 10h30 vendredi. Mais "elle ne le (Nicolas Sarkozy, ndlr.) recevra pas avec les honneurs d'un chef d'Etat", expliquait Michel Drain, au moment de la visite de la chancelière à l’Elysée. Le protocole a dû être adapté aux circonstances.
De son côté, le chef officiel de l’UMP doit-il se sentir oublié de ces rencontres officielles ? La Kanzlerin a réservé un entretien à Jean-François Copé au début du mois de février. Comme le rapportait Le Figaro, le président de la droite française a lui aussi rencontré Angela Merkel pendant une heure, au siège de la CDU. La chancelière sait ménager les susceptibilités.
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