L'INFO. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a annoncé, lors d'un déplacement à Bangui, que la France allait envoyer des troupes supplémentaires en Centrafrique. Le ministre des Affaires étrangères a également exigé l'organisation d'élections libres début 2015 auxquelles le pouvoir actuel ne pourrait pas participer.
Une situation "désespérée". Laurent Fabius a fait une visite éclaire en Centrafrique, dimanche, où la situation est de plus en plus chaotique. Le chef de la diplomatie française est arrivé, dans la capitale Bangui, avec la commissaire européenne à l'aide humanitaire Kristalina Georgieva, pour exhorter la communauté internationale à tout mettre en oeuvre pour sortir le pays du gouffre, livré aux pillards et menacé d'implosion.
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Restaurer l'Etat. "En un mot, la situation est désespérée. La particularité, c'est que la population entière est impactée par le conflit", a déclaré Kristalina Georgieva dimanche. Pour la commissaire européenne, "nous devons faire de l'humanitaire, mais aussi restaurer l'Etat, car sans Etat, les seigneurs de guerre vont gagner". Et pour cela, Laurent Fabius a appelé à l'organisation d'élections libres début 2015 "auxquelles ne se représenteront pas ces autorités. Nous visons comme objectif un nouveau pouvoir au début 2015", a-t-il souligné.
"Les exactions doivent cesser en RCA. La dissolution de la milice Séléka doit être effective, il ne peut pas y avoir de bandes armées à travers le territoire. Une partie des troupes Séléka doit retourner au civil et une partie doit être cantonnée", a-t-il ajouté.
Tweet de l'envoyé spécial d'Europe 1 en Centrafrique :
#Fabius escorté par 2 des 5 voitures dont dispose la gendarmerie pour l'ensemble du pays... #Centrafriquepic.twitter.com/VsYktYPNWc— Xavier Yvon (@xavieryvon) October 13, 2013
"Donner un coup de pouce". Pour aider le pays à effectuer cette transition, le chef de la diplomatie a annoncé l'envoi de troupes françaises supplémentaires. "Actuellement nous avons 410 hommes. Au fur et à mesure des résolutions de l'ONU, nous allons donner un coup de pouce surtout dans le domaine logistique et nous allons augmenter (la présence francaise, ndlr), et ceci sera fait vraisemblablement d'ici la fin de l'année", a déclaré Laurent Fabius sans préciser le nombre de soldats supplémentaires. En contrepartie de l'aide française, le ministre a réclamé des gages de bonne volonté de la part des autorités centrafricaines de transition pour mener le pays vers une sortie de crise.
"Nous n'allons pas vous laisser tomber". Mais il a également mis en garde les ex-rebelles incontrôlables: "Il faut que ceux qui commettent des exactions sachent qu'il n'y aura pas d'impunité (...) s'il y avait par malheur une augmentation des exactions, évidemment la réaction (de la France, ndlr) serait beaucoup plus forte et rapide". "Nous avons decidé, la France, l'Union Européenne et les Nations unies, de relever le défi. Nous n'allons pas vous laisser tomber, nous allons nous occuper sérieusement de redresser la situation", a-t-il dit.
"Il serait désastreux de laisser ce conflit se confessionaliser", a conclut le ministre, en référence aux affrontements qui ont fait plus de 150 morts depuis début septembre dans le nord-ouest du pays entre anciens rebelles et milices d'autodéfense. Pays parmi les plus pauvres du monde et en crise depuis des années, cette ancienne colonie française s'est enfoncée dans la violence et le chaos depuis la chute en mars du président François Bozizé, renversé par une coalition hétéroclite de rebelles, la Séléka, aujourd'hui officiellement dissoute.