Trois semaines après avoir été arrêté à Bagdad, Nadir Dendoune attend les conclusions de l’enquête irakienne le concernant. Ce journaliste français a été arrêté fin janvier pour avoir, selon les autorités irakiennes, photographié un site sensible sans autorisation.
>> Europe1.fr revient sur trois semaines d’inquiétude et d’incompréhension pour les proches du journaliste.
#Un reportage qui tourne mal
Un reportage pour le Monde diplomatique. Nadir Dendoune, journaliste de 40 ans, est parti en Irak au mois de janvier afin de réaliser une série de reportages sur le 10e anniversaire de l'invasion du pays. Il "s’était fait délivrer, au préalable, un visa presse" par l’ambassade d’Irak à Paris, a confié un proche du dossier, en France, à Europe1.fr.
Arrêté pour des photos. Le 23 janvier 2013, Nadir Dendoune a été arrêté par la police irakienne pour avoir pris des photos sans autorisation à Bagdad. Il a alors été placé en détention dans une prison de la capitale irakienne, sans inculpation. Le reporter, qui détient également les nationalités algérienne et australienne, "ne s'était pas déclaré auprès des autorités locales et n'avait pas demandé les autorisations pour prendre des photos", a confié une source proche du dossier.
#Dans les méandres de la justice irakienne
Détenu sans chef d’inculpation. La justice irakienne reproche, depuis, à Nadir Dendoune d'avoir photographié sans autorisation une usine de traitement des eaux, un site jugé sensible, par les Irakiens. Le journaliste attend maintenant que la justice irakienne finisse son enquête. Il pourrait donc, soit être libéré, soit être inculpé et jugé, selon les conclusions transmises au juge d’instruction.
La visite du consul. Si les proches de Nadir Dendoune n’ont aucun contact avec lui depuis qu’il a été arrêté, le journaliste a tout de même pu recevoir la visite du consul de France, le 2 février dernier, soit onze jours après avoir été arrêté. "Il apparaissait en bonne santé et plutôt bien traité", avait alors déclaré une porte-parole du quai d'Orsay. "L'entretien a duré une heure et demie, en français", a ajouté une membre du comité de soutien, Emilie Raffoul.
#La diplomatique se met en branle
Ses proches reçus par Laurent Fabius. Le comité de soutien du journaliste, composé de proches et de confrères de Nadir Dendoune, ont lancé un appel à Laurent Fabius. Le ministre des Affaires étrangères leur a répondu mercredi, sur Canal +, en acceptant de recevoir les proches du journaliste. Le ministre a également déclaré avoir demandé à l’ambassadeur de France à en Irak, "de veiller à ce que les droits de Nadir Dendoune soient respectés" et a annoncé qu’il allait s’entretenir avec son homologue irakien.
Un conseiller juridique irakien. La justice irakienne a fourni au journaliste français l’assistance d’un conseiller juridique irakien, membre du syndicat des journalistes irakiens. Problème : c'est un organisme proche du pouvoir. Les proches de Nadir Dendoune ont, de leur côté, mandaté deux avocats parisiens pour s’occuper du dossier si la voie diplomatique n’aboutie pas. Mais pour le moment aucun d’eux ne souhaite commenter cette affaire "sensible".
Ce qu’attendent les proches. Les proches du journaliste espèrent "obtenir, des autorités françaises et irakiennes, la libération de Nadir Dendoune dans les meilleurs délais", a expliqué Madjid Messaoudene, porte-parole du comité de soutien, contacté par Europe1.fr. "Nous demandons également au président de la République François Hollande et au Premier ministre Jean-Marc Ayrault de s'exprimer publiquement" sur son cas, a-t-il poursuivi.