Un entretien surprise. De retour d'une visite au Kazakhstan, François Hollande a fait étape à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, sur fond de tensions croissantes entre le maître du Kremlin et les pays occidentaux. La question épineuse de la livraison des navires Mistral n'a cependant pas été abordée, selon le président russe, qui espère toutefois un remboursement si ces bâtiments ne sont pas livrés.
"Nous n'avons même pas évoqué le sujet", a déclaré Vladimir Poutine à des journalistes après s'être entretenu avec le chef de l'Etat français à l'aéroport moscovite de Vnoukovo. "Il y a un contrat, nous partons du principe qu'il sera respecté, sinon nous espérons qu'on nous rendra l'argent que nous avons payé".
La livraison du premier bâtiment, le Vladivostok, devait initialement intervenir en octobre, puis en novembre, mais les autorités françaises l'ont repoussée, estimant que les conditions n'étaient pas réunies du fait des tensions en Ukraine et du rôle imputé à la Russie par le gouvernement de Kiev et les Occidentaux.
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Ukraine : Poutine veut "une décision finale". Concernant le dossier ukrainien, Vladimir Poutine a dit espérer "que dans un proche avenir, une décision finale liée au cessez-le-feu sera prise". "Nous en avons parlé de façon très détaillée avec le président français", a-t-il indiqué. "La France et la Russie sont pour une fin immédiate du bain de sang" dans l'est séparatiste de l'Ukraine, a-t-il ajouté, saluant un "échange très constructif".
"Aujourd'hui, je voulais avec le président Poutine envoyer un message qui est celui de la désescalade et aujourd'hui, elle est possible", a déclaré de son côté François Hollande. "La France veut que cette crise se termine", a-t-il insisté, appelant à faire en sorte que l'accord de paix signé à Minsk en septembre "puisse s'appliquer dans son intégralité".
Hollande veut "dépasser les obstacles". Avant l'entrevue, François Hollande avait également appelé au dialogue : "je pense que nous devons éviter qu'il y ait d'autres murs qui viennent (nous) séparer. A un moment, il faut être aussi capable de dépasser les obstacles et trouver les solutions", avait déclaré le président français. "Il y a des périodes, où il faut saisir des occasions".
"Empêcher l'éclatement de l'Europe". A l’Elysée, on espère rentrer en France avec des gages de bonne volonté du président russe. "L’enjeu, c’est d’éviter une nouvelle guerre froide", assure à Europe 1 un conseiller diplomatique. "Aujourd’hui, on est au bord de l’éclatement d’une partie de l’Europe, il faut empêcher ça", ajoute un proche de François Hollande.
#Hollande à #poutine : "nous devons éviter que d'autres murs viennent nous séparer".— david doukhan (@daviddoukhan) 6 Décembre 2014