La Commission européenne a invité la République tchèque à cesser de soumettre les demandeurs d'asile qui se disent persécutés pour leur homosexualité à des tests de vérification de leur orientation sexuelle.
"La commission considère que le recours à des tests phallométriques dans l'examen des demandes d'asile (...) constitue un traitement dégradant", écrit Stefano Manservisi, chargé des affaires intérieures au sein de l'exécutif européen, dans une lettre adressée lundi au gouvernement tchèque, à la veille de la Journée mondiale contre l'homophobie. "Un tel traitement est humiliant et génère des sentiments de peur, d'angoisse et d'infériorité", ajoute-t-il.
Selon le rapport 2010 de l'Agence européenne des droits fondamentaux, la République tchèque est la seule parmi les 27 à procéder à ce type de tests. Après une première réaction des autorités européennes, Prague a fait valoir l'an dernier que seuls les demandeurs d'asile l'ayant accepté par écrit y étaient soumis. Dans sa lettre, Stefano Manservisi juge la réponse des autorités tchèques insatisfaisante et annonce la poursuite des investigations européennes, qui pourraient donner lieu à une action juridique.