Présidentielle en Ukraine : l'Est privé de scrutin

Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est le grand favori du scrutin.
Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est le grand favori du scrutin. © REUTERS/Gleb Garanich
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avec AFP , modifié à
UKRAINE - Dans l'Est, la majorité des bureaux de vote sont restés fermés. Un photographe italien et son traducteur russe ont été tués. 

L'info. Les Ukrainiens votaient nombreux dimanche, à l'exception des régions séparatistes de l'Est, pour élire un nouveau président qui aura la tâche difficile de mettre fin à l'insurrection pro russe et pacifier les relations avec la Russie. Après six mois d'une crise politique suivie d'une confrontation entre Russes et Occidentaux, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est le grand favori du scrutin. Selon les sondages, il est crédité de plus de 44% des intentions de vote devant l'ancienne égérie de la révolution orange de 2004 Ioulia Timochenko.
La paix, leitmotiv des candidats. "La première chose à faire, c'est apporter la paix à tous les citoyens ukrainiens. Et les personnes armées doivent quitter les rues des villes et des villages", a déclaré M. Porochenko après avoir voté dans le centre de Kiev. Votant dans sa ville natale Dnipropetrovsk, l'ancienne Premier ministre Ioulia Timochenko a répété son credo: "un référendum sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan pour ramener la paix en Ukraine".

Qui est Porochenko ? Petro Porochenko, 48 ans, est le grand favori du scrutin malgré une campagne sans éclat où il a assuré le service minimum. Le milliardaire, qui s'engage à gérer l'Ukraine comme il gère sa très prospère entreprise de fabrication de chocolats Roshen, n'est pas assuré d'être élu au premier tour et devra peut-être patienter jusqu'à un hypothétique second tour le 15 juin.

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© REUTERS/Gleb Garanich

               
Poutine promet de respecter le résultat. Vendredi, le président russe Vladimir Poutine, dont la gestion de la crise avec l'Ukraine dans la foulée du dossier syrien a consacré le retour de la Russie sur le devant de la scène internationale, avait esquissé un geste d'apaisement en annonçant qu'il respecterait le "choix du peuple ukrainien" et travaillerait avec le chef de l’État élu.

Longues files d'attente.  Dans la capitale, Kiev, les électeurs patientaient dans de longues files d'attente pour voter et choisir leur nouveau président, ainsi que leur nouveau maire. "Je vote Ioulia", dit Raïssa Podlesniouk, 73 ans, en référence à Mme Timochenko. Petro "Porochenko ce sera un autre Ianoukovitch, c'est un oligarque, il n'a même pas osé débattre avec Ioulia à la télé", ajoute la retraitée en référence au fait que le favori du scrutin a été ministre de l'Economie dans le gouvernement de l'ancien président déchu Viktor Ianoukovitch.

Bureaux de vote fermés dans l'est. Mais dans l'Est séparatiste où les insurgés ont prévenu qu'ils feraient tout pour empêcher le déroulement du scrutin, l'immense majorité des bureaux de vote sont restés fermés. Selon la Commission centrale électorale, seul un tiers des districts électoraux des régions de Lougansk et de Donetsk fonctionnait. Dans le bastion rebelle de Donetsk, aucun bureau de vote n'a ouvert et les rues de la ville étaient désertes.
"Cela ne nous concerne plus". "L'Ukraine est maintenant un autre pays, donc je ne vois pas pourquoi nous devrions prendre part à cette élection", a déclaré à l'AFP Elisabeta, dans le centre-ville de Donetsk. "Peu importe le résultat, cela ne nous concerne plus aujourd'hui", a-t-elle ajouté. Le scrutin avait peu de chances de se dérouler entre peur des électeurs d'aller voter, commissions électorales locales sous le contrôle des séparatistes ou tout simplement parce que les urnes et les bulletins de vote n'ont pas pu arriver jusqu'à tous les bureaux de vote.            

Recrudescence de violences dans l'est. La fin de la campagne a été marquée par la recrudescence de combats sur le "front de l'Est", dans la région de Donetsk où 26 personnes, en majorité des soldats ukrainiens, ont péri dans des combats entre séparatistes et forces loyales à Kiev. Dans la ville de Slaviansk, bastion des insurgés armés pro russes qui connait des combats quotidiens, un membre des forces spéciales du ministère ukrainien de l'Intérieur a été tué et deux autres blessés samedi.

Un photographe italien tué. Un journaliste italien qui se trouvait dans la zone de Slaviansk, bastion des séparatistes pro-russes, a été tué samedi et son traducteur russe par des obus de mortiers, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères italien. "Malheureusement, tous les éléments que nous avons convergent pour dire qu'il est décédé. Nous sommes seulement en attente d'une deuxième confirmation, la reconnaissance du corps", a déclaré un porte-parole du ministère. La famille du journaliste, identifié dans les médias italiens comme le photographe Andrea Rocchelli, 30 ans, surnommé "Andy" et membre fondateur du collectif Cesura, se rendra sur place dans la journée de dimanche. Un photographe français a également été blessé.

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