L’élection du nouveau locataire de la Maison-Blanche se joue dans une poignée d’États.
La bataille s’annonce serrée, mais une majorité d’Américains n’y participera pas. En raison du mode de scrutin propre aux États-Unis, l’élection présidentielle se décide dans un nombre limité d’États, dix cette année. Les Américains n’élisent en effet pas directement leur président, mais votent pour les grands électeurs de leur État, qui votent à leur tour pour le président.
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Pour l’emporter, un candidat doit recueillir les votes d’au moins 270 grands électeurs sur 538. Chaque État dispose d’un nombre variable de grands électeurs et dans la plupart des cas, c’est le gagnant qui remporte l’ensemble des grands électeurs d’un État. Un grand nombre d’États votent toujours de la même façon. La Californie et New York, qui comptent chacun 55 et 29 grands électeurs, votent démocrate, tandis que le Texas, qui en compte 38, est farouchement républicain.
Le suspense ne demeure donc cette année que dans dix États encore indécis, qui ne représentent qu’environ 20% de la population américaine : l’Ohio, la Floride, le Nevada, le Colorado, l’Iowa, la Pennsylvanie, le Wisconsin, le New Hampshire, la Virginie et la Caroline du Nord.
La carte des "swing states" :
En bleu, les États démocrates, en rouge, les États républicains et en beige les "swing states".
Ohio, 18 grands électeurs. Aucun candidat n’a réussi à s’imposer à la Maison-Blanche sans avoir remporté l'Ohio. Cet État, berceau de l’industrie automobile américaine, a d'ailleurs été au cœur des attentions des candidats et dans les derniers sondages, Barack Obama arrive en tête, même si l’écart est très faible.
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Floride, 29 grands électeurs. Si Barack Obama remporte cet État, il est quasiment assuré de gagner l’élection car il faudrait alors que Mitt Romney remporte les huit autres États-clés pour gagner la bataille. C’est dans cet État que s’était jouée l’élection de 2000, marquée par un processus de recomptage des voix contesté. L’électorat y est très diversifié, avec de nombreux retraités, notamment de l’armée, plutôt républicains, mais aussi une forte population latino et hispanique.
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Caroline du Nord, 15 grands électeurs. Cet État est globalement conservateur, hormis dans les grandes villes comme Raleigh et Charlotte. Mitt Romney fait la course en tête, avec 49,2% d’intentions de vote contre 46,2% pour Obama, selon les dernières estimations compilées par le site Politico.
Virginie, 13 grands électeurs. Le président sortant dispose d’une légère avance dans cet État qui n’est devenu un "swing state" que lors de la dernière élection. En 2008, la Virginie a en effet voté pour Barack Obama, alors qu’elle n’avait pas voté pour un démocrate depuis 1964.
Wisconsin, 10 grands électeurs. Le Wisconsin vote plutôt démocrate, mais un facteur pourrait faire pencher la balance : Paul Ryan, le colistier du républicain Mitt Romney, est en effet élu dans cet État.
Colorado, 9 grands électeurs. L’écart est très faible entre les deux candidats dans cet État qui vote généralement républicain.
Nevada, 6 grands électeurs. L’État qui abrite Las Vegas a le plus fort taux de chômage du pays : 11,8%. Son importante population hispanique pourrait choisir Barack Obama, qui y fait la course en tête.
Iowa, 6 grands électeurs. C’est à Des Moines, la capitale de l’Iowa, que Barack Obama avait lancé sa campagne en 2008 et c’est là qu’il a choisi de terminer celle de 2012 lundi soir. Lors des dix derniers scrutins, l’Iowa a voté cinq fois pour les républicains et cinq fois pour les démocrates. Selon les derniers sondages, Barack Obama y dispose d’une courte avance.
New Hampshire, 4 grands électeurs. Ce petit État du Nord-est ne pèse pas lourd mais il a tout de même attiré les candidats pendant la campagne : Barack Obama, qui devance de peu son rival, s’y est rendu six fois et Mitt Romney huit fois.
Pennsylvanie, 20 grands électeurs. Cet État plutôt démocrate n’est pas considéré comme un État pivot dans l’élection par tous les médias et instituts de sondage. Les républicains lorgnent toutefois dessus et espèrent le faire basculer. Ce qui ne semble pas inquiéter outre mesure le camp démocrate : David Axelrod, l’un des plus proches conseillers de Barack Obama, a même mis sa célèbre moustache en jeu et juré qu’il se raserait si jamais Mitt Romney remportait cet État.