>> Mise à jour, 21h54 : Les Frères musulmans appellent tous les manifestants, opposants et partisans du président islamiste Mohamed Morsi, à se retirer des abords du palais présidentiel au Caire.
>> Mise à jour, 19h58 : Trois conseillers du président égyptien Mohamed Morsi ont démissionné en signe de protestation, a annoncé mercredi l'agence officielle Mena. Amr el-Leithi, Seif Abdel Fattah et Ayman al-Sayyad, membres de l'instance des conseillers de la présidence, ont quitté leur fonction, selon la Mena. L'imam d'Al-Azhar Ahmed al-Tayyeb, la plus haute autorité islamique, a appelé les Egyptiens à la retenue et au dialogue.
>> L'Info. Après une journée de mardi qui a forcé le président égyptien a quitté, pendant quelques heures, le palais présidentiel, la contre-offensive des pro-Morsi a été lancée. Les partisans du chef de l'Etat islamiste, répondant à un appel à manifester des Frères musulmans, ont pourchassé les anti-Morsi alors que des centaines d'entre eux avaient campé durant la nuit juste devant le siège du pouvoir.
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• Que s'est-il passé ? Pour la deuxième journée consécutive, les abords du palais présidentiel, dans le quartier cossu d'Héliopolis, sont l'épicentre des tensions provoquées par la crise. Des manifestants des deux camps se sont lancés des cocktails molotov et des pierres, alors que des voitures étaient incendiées et des tirs ont été entendus. La police anti-émeutes est intervenue pour tenter de les séparer devant le palais présidentiel, selon une source de sécurité. Mais les heurts se poursuivaient dans des rues adjacentes. Un journaliste a fait état de tirs de chevrotine et de voitures incendiées, alors que le ministère de la Santé a fait état de 211 blessés.
Des heurts près du palais :
Dans la soirée, les manifestants se trouvaient toujours aux abords du palais présidentiel malgré les appels à se retirer notamment du Premier ministre Hicham Qandil et des Frères musulmans dont est issu le président.
• Un référendum maintenu… Les protestations n'y changeront rien. Le vice-président égyptien, Mahmoud Mekki a confirmé mercredi que l'organisation d'un référendum contesté sur le projet de Constitution sera maintenue. Il est prévu le 15 décembre.
…mais le pouvoir cherche un compromis. Le vice-président a appelé à l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition. "Il doit y avoir un consensus. Il existe une véritable volonté politique de surmonter la période actuelle et de répondre aux exigences de l'opinion publique", a-t-il affirmé mercredi. Pour cela, il propose immédiatement, à l'opposition, la mise en œuvre d'un "document écrit" des amendements réclamés à cette Constitution. Mais il a souligné que cette initiative était "une idée personnelle et non une initiative officielle".
Selon ce compromis éventuel, tous les parties respecteraient ce document jusqu'aux prochaines élections législatives prévues l'an prochain. Le nouveau Parlement pourrait alors mettre sur les rails un processus permettant un amendement formel de la Constitution.
• Que reproche toujours l'opposition ? Le projet de Constitution est accusé par ses opposants, majoritairement laïque et libérale, de ne pas protéger certains droits fondamentaux, dont la liberté d'expression. Elle ouvre, selon eux, la porte à une application plus stricte de la loi islamique. Tout est parti d'un décret du 22 novembre, qui a élargi les pouvoirs présidentiels et les a placés au-dessus de tout recours judiciaire, provoquant la fronde d'une grande partie de la magistrature.
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