L'info. Condamné le 21 octobre dernier, Oscar Pistorius n'en a pas fini avec la justice. Celui qu'on surnomme "Blade Runner" pour ses prothèses de jambes purge en ce moment une peine de cinq ans de prison pour homicide involontaire. Mais il repassera prochainement devant la cour d'appel sud africaine. Et pour cause, le parquet a fait appel "à la fois du verdict et de la sentence" de la première instance, où Oscar Pistorius avait échappé au verdict de meurtre, et à la prison à perpétuité. "La condamnation à cinq ans d'emprisonnement (...) est choquante de légèreté, inappropriée et n'aurait jamais été prononcée par un tribunal raisonnable", a indiqué le ministère public dans sa requête.
La famille de Pistorius accepte ce nouveau procès. La famille d'Oscar Pistorius a accepté mardi sans ciller la perspective d'un nouveau procès. "Nous prenons note de l'annonce faite par le parquet", a déclaré Arnold Pistorius, l'oncle du sportif, dans une brève déclaration aux médias. "La loi doit suivre son cours", a-t-il ajouté.
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La question de la préméditation au cœur du procès. Pendant huit mois, le tenace procureur Gerrie Nel a bataillé pour obtenir un verdict de meurtre avec préméditation, contre l'athlète champion paralympique. Après avoir échoué à prouver que le jeune sportif, désormais derrière les barreaux, avait voulu sciemment tuer sa compagne, le parquet espérait au moins que la juge retiendrait l'intention de tuer. Pistorius avait tiré quatre balles expansives à hauteur d'homme dans la porte du cabinet de toilettes, en expliquant qu'il croyait qu'un cambrioleur s'y était dissimulé.
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La crainte d'une jurisprudence. L'"homicide involontaire" retenu finalement a suscité l'incompréhension d'un grand nombre de juristes en Afrique du Sud, et valu une volée de critiques à la juge Thokozile Masipa.Le ministère public, soucieux de fixer la jurisprudence, redoute désormais que ce verdict n'entraîne des dérives, en laissant croire qu'il est permis d'ouvrir le feu en direction d'un être humain sans être accusé de meurtre. L'appel porte donc clairement sur une question de droit, et non sur l'interprétation subjective de la juge. "Des questions se posaient concernant le jugement par rapport à l'interprétation par le tribunal du 'dolus eventualis', la question de l'intention, a expliqué Stephen Tuson, professeur de droit à l'université du Witwatersrand à Johannesburg, nullement surpris de l'appel.