Procès du Dr Bonnemaison : entre "passion" et dépression

Nicolas Bonneamaison est arrivé, libre, avec sa compagne mercredi à l'audience.
Nicolas Bonneamaison est arrivé, libre, avec sa compagne mercredi à l'audience. © EUROPE 1 / Stéphane Place
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avec Stéphane Place , modifié à
A L'AUDIENCE - La cour d'assises de Pau s'est penchée mercredi sur la personnalité complexe du médecin urgentiste bayonnais.

La cour d'assises de Pau a passé mercredi la personnalité d'un "passionné" de médecine au scalpel. L'urgentiste bayonnais Nicolas Bonnemaison, qui dit avoir d'abord pensé à ses patients et à leurs familles, est accusé d'avoir empoisonné sept patients âgés.

Désormais radié de l'ordre des médecins, l'ex-praticien a assumé ses actes. A ce jour, aucune famille de victime n'a porté plainte. Une seule famille s'était constituée partie civile et un proche de victime en a finalement fait autant dans une lettre au président lue à l'audience. A 53 ans, Nicolas Bonnemaison encourt pourtant la réclusion criminelle à perpétuité.  

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"Comparaître comme un empoisonneur" est "très violent". Dans le box, l'accusé a raconté sa passion, acquise très jeune, pour la médecine. La clinique paternelle était sa "seconde famille".

Les traits tirés, il reconnait  vivre très mal sa radiation de l'ordre des médecins et insiste : "comparaitre ici comme un empoisonneur est quelque chose de très violent", confie-t-il.

"Un bon médecin qui a agi avec bon sens". Sur fond de liaisons extraconjugales et surtout de pressions professionnelles, le président de la Cour d'assises et l'avocat général sont notamment revenus sur les épisodes dépressifs de l'ancien urgentiste, qui lui ont valu quelques séjours en hôpital.

Particulièrement solide à la barre des témoins, d'une voix assurée, l'épouse de Nicolas Bonnemaison, elle-même anesthésiste, a reconnu les difficultés et le burn out de son mari en 2009. Mais elle rétorque : "je suis fière d'être la femme du docteur Bonnemaison, c'est un bon médecin qui a agi avec bon sens".

 

La culpabilité quoi qu'il arrive. Pour l'avocat du médecin, Me Benoit Ducos-Ader, les actes du praticien ne sont pas en lien avec les maux de l'homme. "Il est dépressif en 2009, il est poursuivi pour des faits de 2011. Il assume ses actes. Mais les présenter comme la conséquence de sa fragilité, c'est un faux débat total", argue le conseil au micro d'Europe 1.

Interrogé sur la prise en charge des patients en fin de vie, Nicolas Bonnemaison a reconnu une difficulté personnelle avec la loi Leonnetti : "prendre la décision d'une sédation en phase terminale avec la famille, cela peut-être ensuite pour elle une source de culpabilité".

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