Non, il n'est pas possible de "guérir" un homosexuel. C'est le sens d'une décision prise début février par un juge de la Cour suprême du New Jersey, aux Etats-Unis. Dans un jugement, repéré par L'Express, Peter F. Bariso Jr. a estimé que les "thérapies" destinées à rendre hétérosexuelle une personne gay s'apparentait à une "fraude" au consommateur.
Une arnaque. Quatre hommes et deux parents ont poursuivi l'association Jonah (acronyme pour Juifs offrant de nouvelles alternatives pour guérir, en anglais), qui propose ce genre de "thérapies". Cette dernière s'est montrée incapable de mettre à disposition des "statistiques de réussite" devant la justice américaine, puisqu'il "n'y a aucune base factuelle pour calculer ces statistiques". En d'autres termes, il est impossible de prouver l'efficacité de ces "thérapies", puisqu'on ne peut pas "guérir" une sexualité tout à fait saine mais différente de la majorité. Jonah trompe donc délibérément ses clients, a décidé le juge.
Des méthodes brutales. Les plaignants ont dénoncé les méthodes brutales de Jonah. Les quatre hommes disent avoir été forcé à se dénuder face à d'autres hommes, ainsi que dans une salle de bain en face de leur père. D'après l'avocat de l'association, ces "clients" ne sont pas allés au bout du programme, ce qui explique l'échec.
Les centres gérés par cette association considèrent l'homosexualité comme un "trouble" mental. David Dinielli, porte-parole d'une association de défense LGBT (Lesbiennes, gays, bi et transexuels) s'est dit extrêmement satisfait du jugement à CBS : "Les personnes gays n'ont pas besoin d'être guéries et nous sommes ravis que la cour le reconnaisse." Selon lui, cette décision de justice pourrait avoir des répercussions immenses dans tout le pays : "Ce jugement est monumental et dévastateur pour l'industrie des 'thérapies de conversion'."
Au début de l'année, une jeune fille transgenre s'était suicidée après avoir été forcée par ses parents à participer à un programme similaire. Depuis le début des années 2010, de nombreux jugements sont venus limiter les actions de ces programmes de "guérison" aux Etats-Unis. Ils sont notamment interdits sur les mineurs en Californie, dans le New Jersey et dans le District de Columbia.