Quatre militaires, dont le colonel Eric Burgaud, sont renvoyés devant les assises par une juge du Tribunal aux armées de Paris pour le meurtre de Firmin Mahé, Ivoirien mort étouffé dans un blindé français en 2005 en Côte d'Ivoire, a fait savoir jeudi une source proche du dossier.
Non-lieu pour un général
Le général Henri Poncet, à l'époque commandant de la force Licorne et qui avait été mis en examen pour "complicité d'homicide volontaire", a en revanche bénéficié d'un non-lieu, conformément aux réquisitions du parquet. Le colonel Eric Burgaud, et les trois soldats qui se trouvaient à bord du véhicule blindé léger, sont eux bien concernés par ce renvoi.
Les débats amputés
"Je prends acte du renvoi de mon client devant la cour d'assises", a indiqué l'avocat d'Eric Burgaud, Me Alexis Gublin. Le colonel, soupçonné d'avoir donné l'ordre de tuer Firmin Mahé, est renvoyé pour homicide volontaire. "Ce qui est surprenant, c’est l’absence de la hiérarchie directe du colonel Burgaud, c’est-à-dire le général Poncet", a poursuivi le magistrat auprès d’Europe 1. Il se demande si "pour la justice aujourd’hui, la parole d’un colonel n’avait pas la même valeur que la parole d’un général". Il craint aussi que cela "n’ampute les débats".
Mahé mort étouffé
Considéré par les soldats de la force Licorne comme un "coupeur de route", un bandit semant la terreur dans la région de Man (ouest du pays), Firmin Mahé avait été interpellé le 13 mai 2005 après avoir été blessé à une jambe lors d'un accrochage avec des militaires français. Il avait ensuite été conduit à une infirmerie puis dirigé vers Man sur ordre du général Poncet. Dans le blindé qui l'emmenait, il avait été étouffé par des militaires qui disaient avoir agi sur ordre.