Dans de nombreux pays, il suscite une levée de boucliers. Jusqu'à récemment, les critiques sur le gaz de schiste se concentraient surtout sur la pollution liée à son extraction, mais plusieurs études américaines soulignent désormais qu'il a aussi un impact sur le climat. La production de ce gaz provoque en effet des fuites de méthane, un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique, selon Le Monde. Europe1.fr fait un tour d'horizon de ce qui est reproché au gaz de schiste.
Des émissions de gaz à effet de serre. Des études américaines montrent que la production de gaz de schiste, composé de méthane, est aussi nocive pour le climat, voire plus, que le charbon. Le coefficient de réchauffement du méthane est au moins 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. Or, les fuites au moment de l'extraction sont plus importantes que ce que l'on pensait. Et des fuites peuvent aussi se produire au niveau des gazoducs et autres équipements techniques, contribuant au réchauffement climatique.
L'environnement contaminé. Pour extraire le gaz de schiste, il faut percer le sol et y injecter de grandes quantités d'eau et de produits chimiques, ce qui crée un risque de pollution des nappes phréatiques ou de l'air. Or, les composants chimiques utilisés ne sont pas connus, les entreprises qui pratiquent la fracturation hydraulique préférant garder le secret.
L'extraction, qui vise des poches très profondes, présente aussi un risque radioactif, selon le Journal de l'environnement. Car à force de creuser très profondément, les industriels peuvent toucher des terrains contenant des substances radioactives comme l'uranium ou le radium, qui risquent alors de remonter à la surface.
Une menace pour la santé. Une étude récente montre que les personnes vivant à proximité des puits d'extraction de gaz de schiste ont plus de problèmes de santé que les autres. Dans l'air, les chercheurs ont notamment retrouvé du benzène, un produit cancérigène, ainsi que d'autres substances provoquant des irritations des yeux, des maux de tête et de gorges ainsi que des difficultés respiratoires, rapporte le Telegraph.
Des paysages défigurés. Le forage d'un puits ne permet de récupérer qu'une petite quantité de gaz de schiste. Une fois cette quantité extraite, il faut donc forer un nouveau puits et percer la roche, ce qui a des conséquences sur le paysage et les milieux naturels.
Une énorme consommation d'eau. Outre les produits chimiques, l'extraction du gaz de schiste utilise aussi une très grande quantité d'eau. Le forage d'un puits nécessite entre 10.000 et 20.000 m3 d'eau, ce qui correspond à la consommation mensuelle d'une ville de 2.000 habitants, note La Croix. Pour les détracteurs du gaz de schiste, c'est beaucoup trop, l'eau devenant une ressource de plus en plus rare.
Un risque sismique qui reste à démontrer. Dans l'Ohio, un projet d'exploitation du gaz a été suspendu en janvier, car le forage a provoqué des petits séismes dans le sous-sol. En dix mois, onze tremblements de terre ont été enregistrés, d'une intensité de 2,1 à 4, tous dans le même secteur et à la même profondeur, à 1 kilomètre d'un puits inauguré trois mois plus tôt. D'autres cas ont été recensés, dans l'Arkansas, au Texas et en Grande-Bretagne.
Dans la région de Brighton, deux légers tremblements de terre ont ainsi été recensés en 2011, là où s'était installée une société de forage. Le bureau géologique britannique a imputé ces petits séismes à la fracturation hydraulique, l'épicentre étant à chaque fois situé tout près du site de forage, selon le Journal de l'environnement.