Que faisait Pierre Marziali en Libye ? Ce Français tué jeudi à Benghazi est un ancien militaire, fondateur et responsable d'une société de sécurité privée employant d'anciens soldats, a-t-on appris vendredi de sources spécialisées dans les milieux de sécurité privée. Il a été sous-officier au sein du 3e régiment parachutiste d'infanterie de marine de Carcassonne.
Agée de 47 ans, la victime avait fondé en 2003 la Secopex qui se présente sur son site Internet comme une "société d'appui stratégique et opérationnel" et est installée à Carcassonne, dans le sud-ouest de la France.
Ils "mettaient en danger la sécurité de la Libye libre"
Le Conseil national de transition (CNT), l'instance dirigeante de la rébellion, a précisé vendredi soir que le "groupe de 5 Français menait des activités illicites qui mettaient en danger la sécurité de la Libye libre". "Ces hommes avaient été sous surveillance depuis un certain temps", a ajouté le CNT, avant de poursuivre : "malheureusement, il a été touché par accident après avoir tenté de résister. Il a été transporté à l'hôpital mais a succombé".
Des activités assez troubles
Contactée par l'AFP, la Secopex a reconnu avoir des hommes présents à Benghazi, mais s'est refusée à tout autre commentaire. Quatre autres Français ont été arrêtés en même temps.
Selon les mêmes sources spécialisées, les activités de la société ont à plusieurs reprises suscité l'intérêt des services de renseignement français, la Direction centrale du renseignement intérieur et la direction de la protection de la sécurité de la Défense.
2.000 personnes mobilisables
En 2008, dans un entretien avec l'AFP, Pierre Marziali affirmait que sa société était capable de "lever 2.000 personnes mobilisables" dans une quarantaine de métiers allant des plongeurs, linguistes aux pilotes d'avions et infirmiers. Il avait alors annoncé avoir conclu un contrat avec les autorités somaliennes pour lutter contre la piraterie maritime, avec notamment "la création d'une unité de garde-côtes" et "la formation de la garde" présidentielle.
Mais aucune activité concrète ne semble en avoir découlé, a affirmé une des sources interrogées par l'AFP. Selon une de ces sources, Pierre Marziali avait un rendez-vous avec des responsables des rebelles libyens à Benghazi. Si les activités de conseil et de formation militaires sont autorisées, la fourniture de mercenaires à l'étranger est interdite par la loi française.