Ses motivations demeurent largement inexpliquées. Nordine Amrani, 33 ans, a abattu mardi trois personnes dans le centre-ville de Liège, en Belgique. Peu avant la tuerie, il aurait éliminé une femme dans un hangar lui appartenant. Il s'est ensuite suicidé d'une balle dans la tête, a indiqué mercredi le procureur de la ville, Danièle Reynders.
Cet homme avait fait plusieurs passages en prison et était connu des services de police pour des affaires de stupéfiants, détention d’armes, recel, ainsi que pour des affaires de mœurs.
En septembre 2008, il avait ainsi été condamné à une peine de près de cinq ans de prison ferme dans le cadre d’une association de malfaiteurs. La justice lui reprochait en effet la détention de tout un arsenal, avec pas moins de 9.500 pièces et une dizaine d’armes complètes, ainsi que la culture de 2.800 plans de cannabis. Il avait bénéficié en octobre 2010 d’une liberté conditionnelle. Expert en armes, il était capable de démonter, réparer et remonter plusieurs modèles différents.
"Très maître de ses actes"
Mardi, il devait se rendre à une audition de la police, pour des faits non précisés. Au lieu de cela, il a quitté son domicile avec un sac rempli d’armes : un fusil automatique léger, un revolver et plusieurs grenades. D’après les témoins de l’attaque, Nordine Amrani portait un treillis militaire. "Il était décidé", a raconté à Europe 1 un garde de sécurité d’un magasin situé place Saint-Lambert. "Il voulait faire mal", a-t-il affirmé. Un journaliste présent sur les lieux a décrit un homme "seul", qui "semblait très maître de ses actes".
Malgré son lourd passé judiciaire, rien dans son comportement ne laissait cependant présager son geste, a souligné la procureur du Roi de Liège. "A aucun moment, dans les procédures judiciaires à son encontre, on n’a relevé un quelconque déséquilibre le concernant", a-t-elle déclaré.
"Partir en laissant une trace"
Pour la criminologue Sylvianne Spitzer, l'absence de revendications claires de la part de l'auteur du massacre de Liège est "assez classique chez les tueurs de masse". "C'est le vécu de la personne qui l'amène à vouloir mourir et aussi à tuer d'autres personnes en se mettant en avant", a expliqué sur Europe 1 cette professeure à l'université de Toulouse. "Le but est de partir en laissant une trace", a conclu la spécialiste.