La coalition, avec à sa tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est entrée en action samedi en bombardant par air et par mer des objectifs militaires en Libye. Une intervention qui fait suite à la résolution 1973 de l'ONU votée jeudi soir à New York. Le point sur les pays engagés et leur implication respective.
La France, leader de l’intervention. C’est Nicolas Sarkozy qui a porté l’idée d’une intervention militaires de l’ONU en Libye. Pour convaincre les membres de Conseil de sécurité, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait effectué un déplacement express à New York, où il a prononcé un plaidoyer en faveur d’une intervention pour protéger les civils des attaques de Mouammar Kadhafi. La France, qui dispose d'une centaine de Rafale (cliquez ici pour voir à quoi ressemble un Rafale) et Mirage 2000 en plus d'avions de surveillance Awacs, a été la première à intervenir samedi avec "une vingtaine d'appareils", selon l'état-major français. Les appareils partent notamment de Solenzara, en Corse, et Saint-Dizier. Le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé dimanche de Toulon en direction des côtes libyennes.
Le Royaume-Uni, premier allié. La Grande-Bretagne a soutenu, aux côtés de la France, la résolution présentée à l’ONU. Le Premier ministre David Cameron a annoncé le déploiement d'avions de combat vers des bases proches de la Libye. La Grande-Bretagne dispose de sous-marins Trafalgar en Méditerranée utilisés pour lancer des missiles Tomahawk. Le Royaume-Uni possède aussi des avions précieux pour la reconnaissance et la surveillance aérienne. Dimanche, Londres a annoncé l'arrivée "sans encombres d'un certain nombre d'avions de chasse sur la base italienne de Gioa del Colle où ils sont en attente en vue d'opérations futures".
Les Etats-Unis, un savoir faire "unique". S’ils étaient initialement réticents à une intervention militaire, les Etats-Unis ont finalement apporté leur force à la coalition. Barack Obama a en effet tergiversé sur l'opportunité d’intervenir une nouvelle fois dans le monde arabe après les guerres menées en Irak et en Afghanistan. Lors d'un sommet à Paris samedi, Hillary Clinton a voulu clarifier la position américaine : "nous n'avons pas pris la tête de ceci, nous ne sommes pas lancés dans une action unilatérale, en aucune manière". Les Etats-Unis ont des "capacités uniques" qu’ils comptent apporter à la coalition, avait aussi précisé la secrétaire d'Etat américaine. Avec 11 navires et des sous-marins d'attaque en Méditerranée, ils ont tiré la majorité des 124 missiles Tomahawk lancés contre des sites de défense anti-aérienne.
Le Canada en appelle à l’Otan. Tout comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, le Canada souhaite que l'Otan prenne un rôle de commandement en Libye, alors que son rôle est actuellement limité à des missions de surveillance aérienne. Les Canadiens ont promis l'engagement de sept chasseurs-bombardiers CF-18 à long rayon d'action et d'un avion de transport C-17, déjà arrivés en Sardaigne.
L’Italie, plus nuancée. L'Italie participe à l’intervention des Nations unies mais refuse qu'une "guerre" soit menée en Libye. Son ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, a dit vouloir vérifier la conformité des premiers bombardements avec la résolution de l'ONU. Rome a mis à disposition sept bases sur son territoire et a commencé à engager depuis dimanche 4 chasseurs-bombardiers Tornado dans la neutralisation de radars et de système de défense anti-aérien.
LaBelgique, le Danemark, la Norvège en soutien. La Belgique a annoncé l'envoi de six chasseurs-bombardiers F-16. Le Danemark a approuvé l'engagement de quatre F-16, deux chasseurs de réserve et un avion de transport. La Norvège a envoyé six F-16. Tous ces appareils sont basés à Sigonella, en Sicile.
L’Espagne réclame le soutien de la ligue arabe. La ministre des Affaires étrangères espagnoles Trinidad Jimenez, a souligné qu'il était "très important" pour la coalition de pouvoir compter sur le soutien de la Ligue arabe, malgré les critiques de son chef. L'Espagne participe avec quatre chasseurs F-18, un avion de ravitaillement en vol, un avion de surveillance maritime, une frégate et un sous-marin.
La Grèce offre sa base militaire. La Grèce a annoncé la mise à disposition de la base de l'OTAN à Souda, en Crète et de deux bases dans l'ouest.
L’Otan en superviseur. L'Otan joue surtout un rôle d'appoint. Les avions-radars Awacs de l'Alliance sont déjà présents en Méditerranée et volent 24 heures sur 24 depuis une semaine. Elle a déployé récemment trois navires dans la même zone.
Les Pays arabes. La France a annoncé dimanche que le Qatar avait décidé de déployer "quatre avions" dans le ciel libyen. Des chasseurs F16 et F18 en provenance des Emirats arabes Unis sont arrivés sur la base de Decimomannu en Sardaigne, a indiqué l'agence italienne Ansa. Mais le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, a critiqué les bombardements de la coalition internationale sur la Libye, estimant qu'ils s'écartent "du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne".