Georges Papandréou joue son va-tout. Le Premier ministre grec affrontera vendredi soir un vote de confiance au parlement grec après avoir mis en balance sa démission jeudi.
Le Pasok dispose de 152 élus sur 300 à la Vouli, le parlement monocaméral, mais la fronde contre le Premier ministre, accentuée par l'annonce d'un référendum risqué, menace de le priver de majorité lors du vote de confiance vendredi. Deux de ses députés ont en effet menacé de ne pas participer au vote de vendredi soir
L'opposition conservatrice exige pour sa part le départ du chef du gouvernement et la tenue d'élections législatives anticipées dans un délai de six semaines.
"Nous ne demandons même pas d'avoir nos représentants au sein de ce gouvernement. En fait, la meilleure solution serait qu'il soit totalement apolitique", a souligné un responsable de Nouvelle Démocratie.
Socialistes et conservateurs sont d'accord pour que ce gouvernement ratifie l'accord conclu le 27 octobre à Bruxelles avant de conduire le pays jusqu'à des élections.
Le sacrifice de Papandréou
"Il lui a été dit qu'il devait se retirer dans le calme afin de sauver son parti", rapporte une source sous couvert d'anonymat. "Il a accepté de démissionner. Cela s'est passé de manière très civilisée, sans acrimonie.", précise-t-elle.
"Venizelos (le ministre des Finances, NDLR) lui a dit qu'il devait effectuer une sortie honorable à la fois pour lui et pour son parti et que les ministres l'aideraient en ce sens", a-t-on dit de même source. "Cela à condition qu'il survive au vote de confiance, ce qui n'est pas du tout certain."
Contesté jusque dans les rangs de son Parti socialiste, le Pasok, pour son projet de référendum sur le plan européen d'aide financière à la Grèce, George Papandréou avait lui-même déclaré jeudi soir lors d'un débat au parlement qu'il n'était pas inamovible à son poste de Premier ministre.
Une image écornée
En attendant le vote de confiance, le Premier ministre grec semble déjà avoir perdu une bataille : celle de la rue. Les grecs battent toujours le pavé.
"Papandréou ne sait pas quoi faire. Il n'a aucun plan. Il croit que ce qu'il fait est bien mais toute la société grecque pense le contraire", juge Lina, une étudiante de 23 ans, interrogée par Europe 1.
"Tout ce qu'il veut, c'est rester dans son fauteuil" :
"En fait, il ne sait pas quoi faire. Tout ce qu'il veut, c'est rester dans son fauteuil. Les gens normaux lui disent de partir. Lui, il refuse alors c'est le chaos entre le gouvernement et le peuple", poursuit la manifestante, installée devant le parlement.
"Papandréou nous pousse à bout. Je pense qu'aujourd'hui, ça va être très difficile pour lui. Maintenant, même ses ministres ne sont pas d'accord avec lui. Je ne sais pas vraiment ce qui va se passer mais je m'attends au pire", conclut-elle.