Le gouvernement japonais a approuvé mardi la constitution d'une commission d'experts indépendants afin d'enquêter sur la crise nucléaire à la centrale de Fukushima et de permettre la mise en oeuvre des modalités pour éviter à l'avenir des accidents semblables. Elle devrait établir un rapport d'étape en décembre et un document final à l'été 2012.
Une annonce qui intervient alors qu'un rapport alarmant a été publié par l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) sur l’impact de la catastrophe nucléaire sur les terres et les eaux. Basé à Caen, le laboratoire indépendant a analysé des échantillons de terre, de légumes et d’eau de mer envoyés du Japon par des personnes résidant sur place. Cette étude a été menée dans le cadre de l’Observatoire citoyen de la radioactivité, une démarche participative de l’Acro qui consiste à faire participer aux recherches des particuliers bénévoles.
Au-delà de la zone interdite, la terre est contaminée
"Dans la province de Fukushima, au-delà de la zone interdite, on a mis en évidence une contamination digne de Tchernobyl, de fortes pollutions avec un cocktail de radioéléments et des niveaux, qui, en Biélorussie, donneraient droit à la migration", déplore ainsi sur Europe 1 David Boyer, le président de l’Acro.
La terre et l'eau de mer ont été contaminées :
Dans la province de Miyagi, au nord, cette pollution est présente à des "niveaux moindres", mai, elle reste également "assez élevée". Des "traces significatives" de radioactivité ont aussi été relevées jusqu’à Kanagawa, à 270 km, où il a été rapporté que du thé avait été contaminé. Dans cette même zone, nuance David Boyer, les légumes cultivés plus tard risquent toutefois moins d’être contaminés, puisque leurs feuilles ne sont pas exposées.
A 40 km au nord de Fukushima, de l’eau de mer a été prélevée, dans laquelle "quelques becquerels par litre" ont été décelés, ce qui laisse supposer que les poissons et les algues ont été également contaminés.
Les résultats de l'AIEA attendus fin juin
Néanmoins, les résultats de l’Acro ne sont pour l’heure pas interprétés au pied de la lettre. Plus attendu, un rapport de 20 experts de l’AIEA, sur place jusqu’au 2 juin prochain, est attendu en revanche avec impatience. Il devrait être présenté lors d’une réunion ministérielle des 151 Etats membres de l'agence onusienne, qui doit se tenir du 20 au 24 juin à Vienne.
Les techniciens japonais, continuent, eux, à s’affairer autour et dans de la centrale. Mais la colère commence à monter chez les japonais touchés par le tsunami. Un grand nombre de personnes sont encore sans logement.